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Nord-Ouest : l’armée reconnait avoir tué 9 civils dans la « réaction inappropriée » d’une patrouille

Nord-Ouest : l’armée reconnait avoir tué 9 civils dans la « réaction inappropriée » d’une patrouille

Paru le mardi, 07 juin 2022 17:11

Le ministère de la Défense a reconnu ce jour, par voie de communiqué, qu’une patrouille a tiré, dans la région en crise du Nord-Ouest, sur une foule entrainant la mort de neuf civils, « à savoir 4 femmes, 4 hommes et une fillette de 18 mois ». En plus des 9 morts, l’armée rapporte qu’une fillette d’environ 12 mois a été légèrement blessée. Le drame est survenu le 1er juin dernier vers 18h30 dans le village de Missong, département de la Menchum, informe le chef de la division de la communication du ministère de la Défense, le capitaine de vaisseau Cyrille Atonfack.

Ce responsable du Mindef rapporte que 4 des 7 éléments d’un détachement du 53e Bataillon d’infanterie motorisée, détaché au poste avancé de Baar, de retour d’une patrouille, ont été immédiatement redéployés dans le village Missong « en mission de recherche d’un camarade porté disparu ». C’est au cours de cette mission qu’ils vont se « heurter à un groupe de villageois survoltés », fait-il savoir.

« Dans une réaction inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée par rapport au refus de coopération des villageois hostiles et craignant le pire pour eux-mêmes et leur camarade disparu, les soldats (…) vont faire usage de leurs armes ». « Comme mesure conservatoire, les 4 militaires (…) ont été démobilisés (…) et mis aux arrêts à la compagnie de gendarmerie de Bamenda », peut-on lire dans le communiqué.

Ce n’est pas la première fois que l’armée reconnait une bavure dans le conflit séparatiste qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2017. En février 2020 déjà, des militaires ont été accusés d’exaction dans une opération dans le village Ngarbuh, soupçonné d’être une base logistique des miliciens sécessionnistes.

Une vingtaine de civils ont été tués. Le ministère de la Défense dément dans un premier temps l’opération. Mais une enquête, prescrite par le président de la République, Paul Biya, admet que deux militaires, un gendarme et des civils d’un groupe d’autodéfense ont « participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons ». Leur procès est encore en cours au tribunal militaire de Yaoundé.

Ludovic Amara

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Dernière modification le mardi, 07 juin 2022 18:01

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