Joseph Nkili Abossolo n’est plus le contrôleur financier de l’université de Ngaoundéré. Il a été appelé à d’autres fonctions ce 5 août par un arrêté du ministre des finances, Louis Paul Motaze. Comme lui, Florence Uphie Chinje a perdu son poste de recteur au profit de Mamoudou Abdoulmoumini. Et Abdoulaye Babale, le président du Conseil d’administration (PCA), a lui aussi été remplacé.
Difficile de ne pas relier le départ de ces trois personnalités à la guerre des chefs qu’ils se sont livrées ces derniers mois. La mèche est allumée en janvier 2022 quand le PCA demande la suppression de la ligne qui concerne les indemnités de souveraineté du recteur, d’un montant de 37 millions de FCFA. Demande soutenue par le contrôleur financier Joseph Nkili Abossolo, qui soutient dans une correspondance que cette ligne n’a aucune base légale car aucun texte juridique ne soutient ces primes. En face, cette suppression provoque le courroux de Florence Uphie Chinje. Elle indique que c’est les mêmes primes que touchent tous les autres recteurs à la tête des universités d’État.
En mai, la brouille refait surface quand le recteur décide de dénoncer Abdoulaye Babale et Joseph Nkili Abossolo à la Commission nationale anti-corruption (Conac) pour « pratiques de corruption ». Quelques semaines avant, il y a eu discussion entre les deux camps concernant le montant des frais d’hôtel accordés au recteur. Cette dernière soutient que ces frais avaient été fixés à 6 millions de FCFA quand le contrôleur financier parle de 1,5 million de FCFA. En réponse, Florence Uphie Chinje dépose une plainte au Tribunal de première instance de Ngaoundéré.
Pour finir, il y a eu cette lettre envoyée par Joseph Nkili Abossolo à Florence Uphie Chinje pour lui signifier qu’elle avait atteint la limite d’âge de départ à la retraite. Pour cette fois c’est le ministre Louis Paul Motaze qui siffle la fin de la querelle en rappelant son collaborateur à l’ordre.
« En date du 2 mars 2023, vous auriez adressé à Madame le recteur de l’université de Ngaoundéré une correspondance dans laquelle vous abordez des questions qui vont au-delà de vos compétences de contrôleur financier, le tout dans une forme et un ton particulièrement irrévérencieux et condescendant », écrit le ministre des Finances au contrôleur financier.
Michel Ange Nga
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