La Nachtigal Hydro Power Company (NHPC) a officiellement rétrocédé, ce jeudi 7 septembre au gouvernement, plus de 2 tonnes de vestiges issues des fouilles archéologiques menées sur le site de l’aménagement du barrage hydroélectrique de Nachtigal, situé à environ 70 km au nord-est de Yaoundé. La remise a eu lieu lors d’une cérémonie solennelle au dépôt archéologique d’Ekounou, dans l’arrondissement de Yaoundé 4. Dans le cadre du suivi de l’impact environnemental du chantier, une équipe franco-camerounaise portée par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) a mené des fouilles sur le site pendant 30 mois.
Des tessons de céramique provenant de récipients décorés, des fragments de pipe en terre, des outils en pierre, des objets forgés, des ornements divers ou encore des pointes de lance ont été trouvés par les chercheurs. Soit plus de 200 sites archéologiques découverts. « Les méthodes novatrices mises en œuvre ont permis des avancées scientifiques majeures pour la région : l’archéo-botanique et l’étude des amidons conservés dans les parois des céramiques ont aidé à reconstituer une part importante des régimes alimentaires du passé, notamment de céréales soudaniennes aujourd’hui moins populaires que le millet ou le sorgho. Elles permettent aussi d’expliquer l’impact humain, largement sous-estimé dans les paysages d’Afrique centrale », indique l’IRD.
La cérémonie de ce jour a servi de cadre à la signature d’un accord-cadre de collaboration entre le ministère des Arts et de la Culture (Minac) et la NHPC. Par cette entente, les deux parties s’engagent à atténuer l’impact du projet de Nachtigal sur le patrimoine archéologique de la zone d’implantation du barrage et à valoriser les ressources archéologiques découvertes avant et pendant la construction de cette infrastructure, rapporte la radio nationale. La remise de ces vestiges intervient quelques semaines après la mise en eau le 18 juillet du barrage de Nachtigal, dont la mise en service devrait à terme permettre d’accroître d’un tiers la fourniture de l’électricité à la population camerounaise.
P.N.N
