Dans la région de l’Extrême-Nord, la sécheresse de plus en plus rude et les pluies violentes au fil des années font peser des menaces sur la sécurité alimentaire de millions de personnes, alerte la Banque mondiale dans un récent rapport sur le climat et le développement au Cameroun.
« D’ici 2050, si des mesures drastiques d’adaptation aux changements climatiques ne sont pas prises, plus de 2,6 millions d’unités de bétail (71% du total actuel) devraient se trouver dans des conditions de stress induites par la sécheresse chaque année », informe l’institution financière internationale. La Banque mondiale rappelle que « le bétail est un atout important et contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages ». Or « en moyenne, environ 1,2 million de têtes de bétail sont affectées par plus de trois mois de sécheresse chaque année ».
En plus du bétail, les cultures subissent également les effets des changements climatiques. La Banque mondiale rapporte que « plus de 100 000 tonnes de cultures, dont 20 000 tonnes de maïs, sont également affectées par les chocs climatiques chaque année ». « Ces dernières années, les inondations sont devenues plus fréquentes et plus intenses dans le Grand Nord, affectant négativement les moyens de subsistance, et augmentant l’insécurité alimentaire », soutient l’institution de Bretton Woods.
Ainsi, « en 2019 et 2020, des pluies torrentielles ont inondé la plupart des départements de l’Extrême-Nord à un niveau que le pays n’avait pas connu depuis 2012, affectant plus de 20 000 hectares de terres agricoles », peut-on lire dans le document.
Pour la Banque mondiale, l’incidence de ces changements climatiques sur l’agriculture et l’élevage auront des conséquences multiples. Car « les risques d’insécurité alimentaire sont susceptibles d’exacerber les migrations internes, d’aggraver une malnutrition chronique déjà élevée et de menacer d’augmenter les taux de retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans, affectant leur développement cognitif et physique à long terme », analyse l’institution de Bretton Woods.
Ludovic Amara