Dans une capsule vidéo postée sur sa page Facebook, le n°2 du mouvement séparatiste armé Ambazonia Defense Forces, Capo Daniels, a reconnu que ce sont des combattants sous ses ordres qui ont tué le journaliste Anye Nde Nsoh (photo), dimanche 7 mai à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest. Le journaliste a été tué dans un bar par des hommes armés alors qu’il y était venu pour une collecte.
Cependant, d’après Capo Daniel, ce n’est pas le journaliste qui était visé par cette opération, mais plutôt un commandant de brigade de gendarmerie qui aurait ses habitudes dans ce bar.
« Il s'agissait d'une erreur d'identité. Un officier du commandement camerounais se rendait fréquemment dans ce bar. Il s'agit d'un commandant de la brigade terre. Cette personne était la cible d'une opération menée par les forces ambazoniennes. Ce commandant était dans ce bar il y a une semaine. Il était ivre et vulnérable », rapporte Capo Daniel dans cette vidéo. Sur son compte Twitter, leader séparatiste a réitéré cette version et se dédouaner du drame en pointant la responsabilité du gouvernement dans ce « chaos ».
I condemn the killing of Journalist @AnyeNdeNsoh1 Nsoh in an incident that took place in Che Street last night.I have dispatched a team to investigate the matter.I am unable to confirm details because it’s too early.Cameroon govt is primarily responsible for the war & it’s chaos pic.twitter.com/mGEf4823xd
— Capo Daniel (@Capo4Daniel) May 7, 2023
The death of Journalist @AnyeNdeNsoh1 was an unfortunate incident of mistaken identity according to investigation . Measures have been taken against such unfortunate incidents https://t.co/J9EPv5DTqx via @YouTube
— Capo Daniel (@Capo4Daniel) May 8, 2023
L’assassinat de Anye Nde Nsoh a provoqué l’émoi au sein de la corporation des journalistes. Dans un communiqué, la Cameroon Association Of English Speaking Journalists (Camasej) a condamné ce meurtre et demandé que les auteurs soient arrêtés et traduits devant les tribunaux. Même son de cloche du préfet du département de la Mezam, Simon Emile Mooh, qui a condamné cet acte dans un communiqué du 8 mai dernier.
L.A.
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