Le décès d’Anye Nde Nsoh (photo), le correspondant à Bamenda, dans le Nord-Ouest, du journal Advocate, a fait réagir plusieurs associations de défense des droits des journalistes. Le Bureau exécutif national du Syndicat national des journalistes du Cameroun (BEN/SNJC) a rendu publique une déclaration ce 8 mai pour condamner ce qui s’apparente bien à un assassinat perpétré le 7 mai dernier vers 21 h dans un bar de la rue Che Ntarikon à Bamenda, selon des informations du SNJC.
« Des tirs croisés n’ayant pas été signalés dans la zone à ce moment-là, il est évident que notre confrère était ciblé par des criminels », peut-on lire dans la déclaration du SNJC.
Cette information est confirmée par Reporters sans frontières (RSF). « Il [Anye Nde Nsoh] a été pris pour cible », fait savoir Emmanuel Ekouli, le représentant de RSF au Cameroun. Ce dernier, comme le SNJC, constate que le drame n’est pas la conséquence d’un échange de tirs entre deux camps. Plus encore, la rue Che Ntarikon n’est pas dans une zone de conflit.
RSF ne compte pas rester atone. L’organisation internationale est en train de préparer un communiqué de presse qui doit paraître cette journée pour condamner à son tour cet « assassinat ».
L’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA) a aussi réagi depuis Abidjan en Côte d’Ivoire pour condamner un « lâche assassinat ». « L’UJPLA en appelle au sens de responsabilité des autorités camerounaises afin qu’elles assurent la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur métier. L’UJPLA voudrait espérer que ce énième crime crapuleux contre les journalistes au Cameroun, ne saurait rester impuni », lit-on dans le communiqué de presse de cette organisation qui lutte pour la défense de la liberté de la presse et la sécurité des journalistes partout sur le continent africain.
Pour le moment, aucun communiqué officiel n’a été publié. Le mouvement séparatiste anglophone a reconnu être à l’origine de ce crime. Dans une capsule vidéo postée sur sa page Facebook, le n°2 du mouvement séparatiste armé Capo Daniels a reconnu que ce sont des combattants sous ses ordres qui ont tué le journaliste Anye Nde Nsoh (photo), dimanche 7 mai à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest. Toutefois, d’après Capo Daniel, ce n’est pas le journaliste qui était visé par cette opération, mais plutôt un commandant de brigade de gendarmerie. Cette version est-elle fondée ? difficile à dire pour l’instant.
Michel Ange Nga
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