Le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) indique avoir collecté 147 034 poches de sang en 2022 au Cameroun, un chiffre en nette progression par rapport aux trois années précédentes. En 2021, 140 207 poches de sang ont officiellement été collectées dans le pays, ce qui fait donc 6 827 poches de plus collectées l’année dernière. En 2020, le pays n’a collecté que 99 850 poches de sang, une situation due en partie à la pandémie de Covid-19 qui a impacté le don de sang. En effet, par peur d’être contaminés ou par respect des restrictions de déplacement, les donneurs ont déserté les hôpitaux.
Selon les données du CNTS, seulement 4,8 % de sang collecté en 2020 provenaient des donneurs bénévoles, volontaires et non rémunérés, catégorie recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour garantir la sécurité transfusionnelle. Ils représentaient 20,1 % du sang collecté en 2022, ce qui constitue une amélioration. En 2019, le compteur affichait un peu plus de 103 000 poches collectées sur le plan national, selon la même source. Malgré les progrès observés dans la collecte de sang en 2022, ce chiffre ne suffit pourtant pas à combler les besoins sanguins nationaux estimés à 400 000 poches de sang par an.
Pour renverser la tendance, le CNTS devra garantir la disponibilité du sang et des produits sanguins « afin de couvrir au moins 60 % des besoins sanguins en 2025 », a prescrit le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, dans une déclaration faite ce jeudi 8 juin, en prélude à la Journée mondiale du donneur de sang qui se célèbre le 14 juin prochain. Pour cela, dit-il, le CNTS devra notamment renforcer le cadre infrastructurel, organisationnel et normatif de la transfusion sanguine pour rendre opérationnelles aux normes, 50 % des structures de transfusion sanguine d’ici 2025.
À fin 2022, on recensait 473 formations sanitaires exerçant la transfusion sanguine dans le pays. Le Minsanté a aussi recommandé la mise en place d’une stratégie de recrutement des donneurs de sang pour obtenir « 30 % de donneurs bénévoles, volontaires et non rémunérés d’ici 2025 ». Il demande également au CNTS, structure placée sous sa tutelle technique, d’accentuer la sensibilisation et la communication autour de la question du don de sang. L’objectif est de stimuler le don de sang bénévole et régulier pour aider à augmenter les stocks d’hémoglobine dans les banques. Créé par décret en 2019, le CNTS est l’opérateur unique en matière de transfusion sanguine au Cameroun.
« La création du CNTS est une réponse du gouvernement au besoin de renforcement du système national de transfusion sanguine. C’est le centre de référence en matière de promotion de don de sang, de prélèvements, de préparation, de qualification et distribution de produits sanguins au Cameroun. Son rôle est d’assurer l’application de la politique nationale en matière de transfusion sanguine, à travers l’encadrement technique et administratif de l’ensemble du système transfusionnel », explique sa directrice générale, Pr Dora Mbanya.
Patricia Ngo Ngouem
Lire aussi:
Don de sang : l’ONU soutient la transfusion sanguine au Cameroun
