Entre décembre 2020 et juin 2021, le Centre de recherche sur les maladies émergentes et ré-émergentes (Cremer), installé à Yaoundé, a mené une étude au Cameroun dans le but d’évaluer le niveau de diffusion réelle du coronavirus dans la population. Les résultats viennent d’être publiés dans les revues Emerging Infectious Diseases et Open Forum Infectious Diseases.
Il ressort de cette étude que la diffusion du Sars-Cov-2, le virus responsable de la Covid-19, a atteint un taux de diffusion de 18,6 % dans la ville de Yaoundé pendant la première vague de la maladie. Ce taux est beaucoup plus élevé pendant la seconde vague, soit 51,3 % toujours dans la ville de Yaoundé.
Pour les chercheurs du Cremer, ces résultats sont suffisants pour confirmer « la très forte diffusion » du virus du Sars-Cov-2 au Cameroun. Mais pas seulement. Car les chercheurs sont convaincus qu’il s’agit d’une réalité propre à toute l’Afrique.
Le Centre de recherche et de formation en infectiologie de Guinée (Cerfig) a mené une pareille étude. Les résultats obtenus dans la ville de Conakry ne sont pas trop éloignés de ceux obtenus à Yaoundé, soit 17,3 % pour la première vague et 42,4 % pour la seconde vague.
Ces études soulèvent néanmoins une curiosité : malgré ces taux de diffusion élevés, la Covid-19 a fait très peu de morts sur le continent, environ 4 % des cas étant recensé à l’échelle mondiale.
« Cette diffusion très importante du virus en population générale qui contraste avec le nombre de cas déclarés pourrait entre autres s’expliquer par la fréquence de cas asymptomatiques au sein de populations globalement jeunes », concluent les chercheurs du Cremer et du Cerfig.
Ces deux centres de recherches bénéficient de l’appui financier de l’Agence française du développement (AFD) pour l’élaboration et le renforcement des stratégies nationales de riposte de la pandémie. Ils poursuivent cette étude cette fois avec la vague Omicron, la dernière en date. Les résultats sont toujours attendus.
Le Cremer est un laboratoire de recherche de référence, qui dispose de ressources humaines spécialisées. Ses activités comprennent des études de recherche opérationnelle et de recherche fondamentale.
Michel Ange Nga
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