Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari (photo), effectue une tournée dans le département du Logone et Chari du 10 au 12 décembre 2021 en vue de la résolution du conflit intercommunautaire opposant les Arabes Choas aux Mousgoums/Massa.
Il s’agit, précise le message porté rendu public à cet effet par les services du gouverneur, de tenter de faire revenir le calme en sensibilisant ces communautés qui s’affrontent violemment depuis le samedi 4 décembre.
Entre la dizaine de morts du premier jour, le bilan s’alourdit chaque jour avec l’extension des affrontements du Logone Birni à Kousseri, à Maga et Pouss. Aujourd’hui différentes sources parlent de plusieurs dizaines de morts. Des vidéos diffusées en boucle sur les réseaux sociaux montrent des incendies géants, des habitants brûlés vifs, l’exode des populations.
« Il est difficile de dresser avec exactitude un bilan, puisque la situation évolue au fil des heures. Les incendies des maisons des particuliers et de boutiques se multiplient, le long du fleuve Logone les villages sont quasiment déserts. Ici, seuls quelques hommes sont sur place armés de flèches et de lances et prêts à en découdre avec l’ennemi », témoigne un journaliste basé à Maroua, la capitale régionale, de retour de Kousseri.
Le président de la transition du Tchad voisin, Mahamat Idriss Deby Itno, dans une sortie relayée à travers les réseaux sociaux, parle d’une suite préoccupante ayant « engendré la fuite du Cameroun de plus de trente mille personnes pour chercher refuge au Tchad ».
Une urgence humanitaire est provoquée au Tchad par les conflits intercommunautaires qui sévissent au Cameroun et au Soudan. Deux pays voisins immédiats de notre pays. Ces récents conflits ont engendré la fuite du Cameroun de plus de trente mille personnes...(1)
— Mahamat Idriss Deby Itno (@GmahamatIdi) December 8, 2021
« Tout est parti d’une simple dispute autour d’une piste à bétail entre les éleveurs et les pêcheurs qui a rapidement dégénéré », explique une source locale, qui indique que les Arabes Choas ont bénéficié du renfort des membres de cette communauté basée au Tchad venus prêter main forte bien armés.
Des affrontements qui se sont poursuivis en s’amplifiant et en s’étendant à d’autres localités en dépit du renforcement du dispositif sécuritaire. Un remake des affrontements d’août dernier entre les mêmes communautés.
D.M.
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