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Mutilations génitales féminines : le Cameroun redynamise les comités de lutte

Mutilations génitales féminines : le Cameroun redynamise les comités de lutte

Paru le mercredi, 10 février 2021 10:25

Le Cameroun redynamise les comités de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF). À l’occasion de la Journée internationale y afférente le 6 février, la ministre de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff), Marie Thérèse Abena Ondoa, a rencontré les responsables desdits comités à Yaoundé en vue de remobiliser les troupes. Elle a rappelé que le gouvernement voit dans cette pratique une atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des filles et a appelé à la mutualisation des efforts pour y mettre un terme.

« Les mutilations sexuelles existent et nous devons nous mettre ensemble pour les éliminer parce que c’est une pratique atroce qui n’a pas de justification et qui occasionne plutôt des conséquences néfastes sur la vie des femmes, notamment des accouchements difficiles, des fistules obstétricales qui sont une complication très déshumanisante pour la femme et qui l’exclut de la société », a-t-elle dit.

Des kits ont notamment été remis au comité local de lutte contre les MGF à Yaoundé II lors de cette rencontre. Laquelle a également permis aux différents protagonistes d’échanger autour des actions de sensibilisation, de plaidoyer, d’encadrement psychosocial et de suivi des victimes.

Ces actions se poursuivront dans les autres régions, apprend-on. L’objectif est de mettre fin à cette pratique néfaste qui touche de nombreuses jeunes filles et femmes dans le pays. Selon les statistiques officielles, le taux de prévalence des MGF, et principalement l’excision, est de 1,4 % sur l’ensemble du territoire national et de 20 % dans les zones foyers (Extrême-Nord et Sud-Ouest). Les MGF couvrent toutes les interventions incluant l’ablation totale ou partielle des organes génitaux externes de la femme et/ou la lésion des organes génitaux féminins pour des raisons culturelles ou toute autre raison non thérapeutique.

Souffrances

Les femmes et les jeunes filles victimes doivent systématiquement endurer des souffrances physiques auxquelles s’ajoutent souvent un traumatisme émotionnel et des complications médicales ultérieures, suite à l’infection de leurs organes génitaux ou d’autres organes de la reproduction. Il arrive qu’une infection et des saignements majeurs provoquent une déficience chronique, voire la mort. Le Cameroun a élaboré en 2011 un Plan d’action de lutte contre les mutilations génitales féminines qui vise à renforcer la détection des risques d’excision, à former les professionnels et à sensibiliser la société à cette pratique.

Le pays est également signataire de nombreux instruments juridiques internationaux qui garantissent et protègent les droits de la femme et de la fille, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants et la Convention des Nations unies relative aux droits de l’Enfant (CDE). La pratique des MGF est par ailleurs punie de 10 à 20 ans de prison ferme.

P.N.N.

Dernière modification le mercredi, 10 février 2021 10:29

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