Les autorités camerounaises ont procédé ce week-end à la démolition des maisons construites au quartier New-town à Douala. Il s’agit des habitations implantées sur l’emprise de l’aéroport de Douala.

L’opération conjointement menée samedi 9 janvier 2021 par la mairie de Douala, les Aéroports du Cameroun et l’Autorité aéronautique, rentre dans le cadre de l’assainissement des espaces aéroportuaires du Cameroun. « Il était question de libérer la zone de sûreté aéroportuaire occupée anarchiquement par les populations et certains opérateurs économiques », explique Benjamin Mboutou, le préfet du Wouri.

Le 3 novembre 2020, le préfet du département du Wouri a reçu un fax de la hiérarchie portant instruction de ces évictions. « L’autorité administrative a par la suite informé les populations concernées par ces casses. Après sa mise en demeure mercredi dernier, le préfet est passé à l’action », rapporte une source administrative. Selon la même source, « ces casses ont touché les maisons situées à moins de 30 mètres de la barrière de l’aéroport ».

Des informations confirmées par certaines victimes. « Nous avons reçu la note du premier adjoint au préfet en décembre 2020 dans laquelle l’autorité administrative nous demandait de quitter ce site avant les démolitions prévues ce mois-ci. Le mercredi 6 janvier, ils sont revenus réitérer que nous devons quitter avant les casses qui étaient imminentes », raconte un occupant cité par nos confrères du quotidien Le Jour.

Sur un peu plus de 1218 hectares représentant la superficie totale octroyée au départ à l’aéroport de Douala, à peine 800 hectares protégés par une clôture métallique de sûreté sont utilisés dans le cadre de l’exploitation aéronautique. Le reste des 400 hectares font objet d’une occupation illégale, selon Paule Assomou épse Koki, Directrice générale de l’Autorité aéronautique.

La descente des engins effectuée samedi dernier n’est en réalité que l’aboutissement d’un processus engagé en 2015 par les pouvoirs publics dans le but de mettre un terme à ces occupations illégales du domaine privé de l’aéroport de Douala.

Une opération similaire avait déjà été menée en 2018 pour casser les constructions de ce périmètre dans les quartiers Bois des singes, Youpwe et Bafia. 

Selon un rapport de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) cité par Investir au Cameroun, les aéroports internationaux du Cameroun sont « à haut risque en raison des populations installées sur la piste d’atterrissage. Celles-ci y cultivent des champs de maïs, et y construisent. Les habitants sont exposés à des déficiences pouvant affecter leur santé. Ils n’auraient aucune chance de survie en cas d’accident ».

Baudouin Enama