Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), a présidé ce 11 mai à Yaoundé la cérémonie de lancement du Plan de réponse humanitaire (PRH) 2023. Pour financer ce plan cette année, les organisations humanitaires et le gouvernement camerounais sont à la recherche de 407,3 millions de dollars, soit 244,43 milliards de FCFA.
Cet argent va permettre de répondre aux besoins urgents d’une population vulnérable estimée à près de 2,7 millions de personnes. Dans ce lot, les personnes touchées par la crise sécuritaire qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NOSO) sont les plus représentées. Le dernier rapport sur la situation humanitaire du Cameroun, publié en février dernier par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) estime à 1,7 million de personnes touchées à cause de la crise dans le NOSO.
En plus du NOSO, la recrudescence des attaques attribuées à la secte islamique Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord pousse de nombreuses personnes à abandonner leur village, le long des berges du Lac Tchad. Il faut aussi ajouter dans ce chapitre la crise en République centrafricaine qui affecte les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord. Sans oublier les catastrophes naturelles comme les inondations qui ont incommodé les habitants de Yagoua, dans la région de l’Extrême-Nord, l’année dernière.
Parlant de cette assistance, Karen Perrin, la cheffe bureau OCHA au Cameroun, a fait savoir que le PRH au Cameroun va prioriser l’assistance en matière de santé, d’alimentation, l’éducation et l’accès à l’eau potable. Quant à Matthias Z. Naab, le coordinateur humanitaire pour le Cameroun, exhorte les bailleurs de fonds à en fournir un à la hauteur des besoins. Ce qui est loin d’être gagné.
En 2022, sur les 376 millions de dollars (225,6 milliards de FCFA) attendus, seuls 208,7 millions de dollars (125,2 milliards de FCFA) ont finalement été reçus, soit un pourcentage de 55,5 %, selon des chiffres de OCHA. Ce financement insuffisant a des conséquences sur l’assistance des personnes vulnérables sur le triangle national. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) envisage même de cesser ses activités à Touboro et à Buea. Toutefois, cette situation n’est pas propre au Cameroun. Certains experts de l’action humanitaire décrient la trop grande migration des fonds vers l’assistance aux victimes ukrainiennes du conflit en cours à l’ouest de l’Europe.
Michel Ange Nga
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