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Anthropologie : un livre met en lumière des liens de parenté méconnus entre Camerounais

Anthropologie : un livre met en lumière des liens de parenté méconnus entre Camerounais

Paru le jeudi, 11 juin 2020 10:44

Le Cameroun compterait en réalité moins d’une cinquantaine d’ethnies, au lieu des 300 communément admises jusqu’ici. C’est du moins la thèse que défend le Pr Paul Abouna, anthropologue à l’université de Yaoundé I, dans son ouvrage « Peuples du Cameroun : anthropologie d’une fraternité méconnue », paru il y a quelques semaines.

« Il faut signaler d’emblée que le chiffre 50 reste ici une hypothèse et à titre indicatif. Hypothèse selon laquelle le nombre d’ethnies actuellement postulé au Cameroun est nettement bien inférieur à la réalité empirique du terrain », confie l’auteur au quotidien gouvernemental Cameroon tribune.

Pour soutenir sa thèse, l’anthropologue s’appuie sur des indices, des homonymies, des croyances, des systèmes matrimoniaux, des cosmogonies, etc. que partagent des ethnies pourtant éloignées géographiquement les unes des autres.

Le Pr Paul Abouna prend l’exemple des Fang, que « certaines connivences liées à la consanguinité » rapprochent. À partir de là, il développe la notion de diaspora, qui le conduit à distinguer les Fang du Sud, les Fang et les Befang de la Menchum dans le Nord-Ouest, les Bifang de la Momo dans la même région, les Bafang de l’Ouest, etc.

« Les démembrements de la diaspora Fang énumérés plus haut ne constituent pas cinq ethnies, mais une seule », insiste l’universitaire. En convoquant d’autres exemples, le Pr Paul Abouna se convainc que « la systématisation de cette comptabilité réduirait substantiellement le nombre d’ethnies au Cameroun. Nombre qui s’impose à tous en tant que donnée factuelle, et qui par conséquent n’a pas à être accepté ou pas ».

Le socio-politiste Mathias Éric Owona Nguini, vice-recteur de l’université de Yaoundé I et auteur de la postface de l’ouvrage, soutient que « l’ignorance des liens de consanguinité et de fraternité est le facteur explicatif des conflits sociaux ».

Dominique Mbassi

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