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Transhumance transfrontalière : à Yaoundé, des acteurs proposent des solutions pour réduire les conflits

Transhumance transfrontalière : à Yaoundé, des acteurs proposent des solutions pour réduire les conflits

Paru le mardi, 11 juillet 2023 06:41

Depuis plusieurs années, la zone du lac Tchad (vaste étendue d’eau qui couvre le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad) est le théâtre de conflits agro-pastoraux liés à la pratique de la transhumance par des éleveurs et leur bétail, en quête de pâturage et d’eau. Sur fond de raréfaction de ces ressources, les mouvements de transhumance tendent aujourd’hui à provoquer des conflits, souvent mortels, entre éleveurs pastoralistes et agriculteurs sédentaires.

Afin de contribuer à apaiser les tensions et améliorer le climat social entre les communautés des zones de pratiques de la transhumance, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung ont organisé ce lundi un événement sous le thème « Solutions pratiques en matière de migration, de sécurité et de changement climatique : Initiatives et engagement de la société civile et des Nations Unies pour relever et résoudre les défis », en marge de la deuxième conférence internationale des ministres sur la transhumance transfrontalière qui se tient du 10 au 12 juillet à Yaoundé.

La session, qui regroupait des représentants étatiques, des partenaires de recherche, des organisations de la société civile de divers pays et des bailleurs de fonds, a permis d’esquisser quelques solutions pour un pastoralisme transhumant durable, pacifique et inclusif dans le bassin du lac Tchad, mais aussi dans la corne de l’Afrique et dans la région du Sahel. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de s’attaquer aux véritables causes pour réduire ces conflits qui persistent sous les effets du changement climatique.

Pour cela, ils préconisent de veiller à ce que « des diagnostics constructifs et évolutifs » soient posés sur le phénomène de transhumance en tenant compte des contraintes et des spécificités de chaque État. « Il est impossible de trouver des solutions durables si le diagnostic n’est pas bien posé », a notamment déclaré le secrétaire général du ministère camerounais de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded), Paul Tchawa. Les intervenants recommandent aussi d’accroître la coordination entre les différents acteurs.

Ils sont également tombés d’accord sur l’inclusion des populations locales dans la recherche de solutions, car les problèmes générés par la pratique de la transhumance non maîtrisée et non régulée ont un impact direct sur les communautés d’accueil. Pour cela, ils proposent la création de cadres appropriés dans lesquels leurs voix se font entendre et à travers lesquels les solutions sont identifiées et exposées. Ils recommandent par ailleurs de « déstigmatiser » les transhumants, en se rappelant que la transhumance n’est pas que source de problèmes, mais qu’elle est aussi bénéfique pour les migrants et les sociétés si elle est bien gérée.

« Les solutions auxquelles nous sommes parvenues sont des solutions consensuelles. Cela nous donne, à notre avis, un cadre propice pour aller vers la mise en œuvre de ces recommandations. Nous pensons que sur le volet financier, nous allons pouvoir lever les financements nécessaires pour mettre en œuvre ces recommandations, mais aussi utiliser les plateformes existantes », a assuré le chef de mission de l’OIM au Cameroun, Abdel Rahmane Diop. « Le Cameroun a signé le Pacte mondial sur les migrations. L’année prochaine, il y aura la révision régionale. Nous pensons que nous pouvons utiliser ce levier pour régler les problèmes liés aux données et permettre à ce que le Cameroun puisse faire preuve d’un rapport très positif sur la mise en œuvre dudit pacte », a-t-il ajouté.

Patricia Ngo Ngouem

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Dernière modification le mardi, 11 juillet 2023 08:15

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