« Le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE, sigle en anglais NDLR) vient de confirmer son engagement pour un don de 15 millions de dollars (près de 9,27 milliards FCFA) à notre pays, aux côtés de la Banque islamique de développement (Bid) et de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), pour la deuxième phase d’un projet que nous menons au Cameroun depuis quelques années, qui est le Paszep (Projet d’appui à la scolarisation dans les zones d’éducation prioritaires) », a annoncé le ministre de l’Éducation de base (Minedub), Laurent Serge Etoundi Ngoa.
Il a fait cette annonce à l’ouverture de l’atelier régional d’échanges entre pairs pour l’élaboration d’un pacte de partenariat entre le Cameroun, la Mauritanie et le Togo, mardi 10 octobre à Yaoundé. Le Paszep vise à contribuer à l’amélioration de l’accès, de l’équité et de la qualité de la scolarisation dans les zones d’éducation prioritaires (Zep), à savoir les régions de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Est. Ces zones se caractérisent par de faibles taux d’accès, de rétention et d’achèvement du cycle primaire par les élèves.
En fait, l’enveloppe globale déjà mobilisée pour cette 2e phase s’élève à 60 millions de dollars, soit un peu plus de 37 milliards FCFA, indique le membre du gouvernement. Tahina Razafindramary, directrice régionale du GPE, explique que le projet est cofinancé par la Bid et la Badea à hauteur de 15 millions de dollars. Les autres 45 millions de dollars, ajoute-t-elle, ont été mobilisés à travers le fonds à effet multiplicateur du GPE, un mécanisme de financement innovant qui permet d’obtenir des financements d’autres acteurs. Une partie de cet argent servira à mettre en œuvre la « réforme prioritaire » déterminée par le Cameroun afin d’accélérer les progrès dans le secteur de l’éducation, précise-t-elle.
Construction et équipement des écoles
Ce financement de 60 millions de dollars est alloué dans le cadre de l’Initiative de financement intelligent de l’éducation du Groupe de coordination arabe (ACG SmartEd), apprend-on. Mise en place en décembre 2021 par le GPE et l’ACG (un groupement d’institutions arabes de financement du développement), l’initiative SmartEd a mobilisé 500 millions de dollars en faveur de l’éducation dans les pays à faible revenu. Le 13 mai dernier, le GPE et la Bid ont déclaré que plus de la moitié de ce financement, soit 280 millions de dollars, sera allouée au Cameroun, au Kirghizistan et à l’Ouzbékistan. L’objectif est de « soutenir des programmes efficaces et durables qui permettront à des millions de garçons et de filles supplémentaires d’aller à l’école et d’apprendre », indiquait le GPE dans un communiqué.
En rappel, le Cameroun avait sollicité et obtenu 8 milliards de FCFA (16 millions de dollars) de la Bid pour financer les activités du Paszep. Une convention de prêt avait été signée à cet effet le 26 juin 2014, en marge de la 39e session de la réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la Bid à Djeddah, en Arabie Saoudite. Ce financement était notamment destiné à la construction et l’équipement de 40 écoles afin de réduire les ratios élèves/maîtres et élèves/salles de classe, la construction de 120 logements pour les directeurs, au raccordement de ces écoles au réseau de distribution d’eau potable, à l’électrification au solaire desdites écoles, à la fourniture d’équipements informatiques et de matériels didactiques et à la formation des personnels éducatifs.
Patricia Ngo Ngouem