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Massacre de Kumba: aux sources de la polémique sur l’émission d’Équinoxe TV

Massacre de Kumba: aux sources de la polémique sur l’émission d’Équinoxe TV

Paru le mercredi, 11 novembre 2020 14:50

Dans un communiqué publié mardi 10 novembre, la chaîne de télévision Équinoxe TV affirme « qu’il n’y a eu aucun manquement sur le plan éthique et déontologique quant à la production et à la réalisation » de l’émission « Paroles de femmes », diffusée sur ses antennes la semaine dernière.

Une réponse en réaction au courroux des téléspectateurs et des internautes sur les témoignages des invitées de ce programme. Nouvel acte d’une polémique née il y a quelques jours. Pour comprendre, il faut rembobiner jusqu’au 3 novembre. Ce jour-là, l’émission, diffusée en direct à la télévision et sur la page Facebook de la chaîne, a pour angle d’attaque « Kumba, 8 jours après : quel souvenir ? ».

L’émission s’inscrit dans le sillage de la tuerie de 7 élèves abattus dans leur école par un commando armé le 24 octobre dans cette ville de la région anglophone du Sud-Ouest. Un drame qui a ému jusqu’au sommet de l’État. Le programme donne la parole à trois femmes : Marie Ebogo, Victoire Stéphanie Djomo et Berthe Kouam, toutes vêtues de noir, un foulard rouge autour de la tête. Toutes racontent, à visage découvert, « leur histoire, leur souffrance, leur émotion, leur amertume » (selon la présentatrice Esther Mael Maffowe, habillée comme ses invitées) concernant la crise en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Victoire Stéphanie Djomo, mère de sept enfants et commerçante selon ses dires, déclare notamment avoir perdu ses « jumelles » en « brousse » alors qu’elle fuyait les combats à Kumba. Les propos sont graves, émouvants. Les sanglots des trois femmes, déchirants. Sauf que le contenu de l’émission s’est attiré les foudres du public. Sur les réseaux sociaux, certains Camerounais ont qualifié ces déclarations de mensongères, accusant les invitées de « faux témoignages ». En l’occurrence Victoire Stéphanie Djomo, au cœur de la polémique.

« Manipulation »

D’autres affirment que ces femmes ont été « payées » pour tenir ces propos à l’antenne. Un doigt accusateur pointé sur Équinoxe TV ou sur le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) dont serait issue l’une des femmes.

Les internautes crient à la « manipulation », réclamant pour certains la « suspension » de ce média. « Les invités des différents programmes d’Équinoxe Télévision interviennent en toute liberté, sans aucune rétribution, en respectant les canons des émissions où ils sont appelés à prendre la parole pour s’exprimer sur un sujet donné », affirme la chaîne dans son communiqué, réfutant ces accusations.

« Face aux interrogations suscitées par les propos de cette dame, Équinoxe Télévision a mené des enquêtes et dispose d’éléments probants dont elle se réserve le droit de rendre public à tout moment », poursuit l’adresse. Mardi dans la soirée, la chaîne a diffusé « une enquête» pour, visiblement, lever toute équivoque sur cette affaire. Un reportage dans lequel les enfants de Victoire Stéphanie Djomo, ainsi que son beau-père chez qui elle vit « depuis trois ans » au quartier Bonassama (Bonaberi), témoignent.

Ceux-ci soutiennent qu’« elle a perdu ses jumelles dans la crise anglophone » quand elle habitait au quartier Fiango, à Kumba. Les faits, selon la chaîne, remontent à quatre ans, « au début de la crise anglophone ». La concernée, apprend-on, aurait été interpellée par les forces de l’ordre après son passage dans cette émission. Mais le mystère demeure sur sa situation, alors que les appels à sa « libération » se multiplient sur la Toile.

P.N.N

Dernière modification le mercredi, 11 novembre 2020 16:25

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