Un rapport du GSM Association sur le passage de quelques pays africains de l’analogie vers la télévision numérique terrestre (TNT) révèle que le Cameroun s’est lancé dans ce projet en 2009 sans un véritable calendrier. Dans ce même rapport, paru en octobre 2022, il est indiqué que cette absence de calendrier est l’une des principales difficultés rencontrées par le Cameroun depuis 13 ans. Et jusqu’à présent, Yaoundé n’a pas produit de calendrier pour sortir définitivement du système analogique.
Pour les experts du GSM Association, l’élaboration d’un calendrier contribue à faire avancer ce dossier sur la sortie de l’analogie. Sur d’autres critères de notation par contre, le Cameroun a bien avancé. Sur le plan du financement en premier.
« Afin de faire progresser sa migration numérique, le Cameroun s'est appuyé à la fois sur son propre financement public et sur des sources de financement extérieures, notamment avec l’arrivée de l'entreprise privée StarTimes et de la banque chinoise Exim Bank », peut-on lire dans ce rapport.
En 2015, le gouvernement a en effet choisi le chinois StarTimes en tant que partenaire financier. L’objectif est de lever des fonds pour financer une importante réhabilitation du radiodiffuseur public, CRTV, afin de le préparer à la TNT. Le partenariat prévoit un budget de 220 millions de dollars, environ 140 milliards de FCFA, avec le soutien Exim Bank Chine.
Processus complexe
Le Cameroun a aussi mis en place la base juridique censée conduire la transition du pays vers la TNT avec la promulgation en avril 2015 d’une loi sur l'audiovisuel. Seul bémol : cette loi est différente de celle promulguée dans d’autres pays du continent en ceci que le Cameroun a fait le choix de créer une entité neutre pour distribuer les signaux.
Le rapport souligne néanmoins qu’en général, les pays africains continuent leur migration vers la TNT. Cette « transition est un processus complexe qui présente des défis techniques, opérationnels et financiers », peut-on lire dans ce rapport. Les experts du GSM Association croient que cette transition est encore rendue complexe à cause du large éventail de parties prenantes : le gouvernement, les diffuseurs, les opérateurs mobiles… Ce qui nécessite une forte coordination.
GSM Association est une association internationale qui représente les intérêts de plus de 750 opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile dans 220 pays du monde. Ce rapport intitulé « Numérique en Afrique subsaharienne » évalue l’avancée de plusieurs pays africains qui ont initié leur transition vers la TNT. Cette migration offre une opportunité importante pour l'Afrique subsaharienne en ceci qu’elle améliore un meilleur accès à la connectivité.
Michel Ange Nga
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