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Crise anglophone : MSF annonce l’acquittement de cinq de ses collaborateurs accusés de complicité avec les séparatistes

Crise anglophone : MSF annonce l’acquittement de cinq de ses collaborateurs accusés de complicité avec les séparatistes

Paru le jeudi, 12 janvier 2023 03:30

Ce mercredi, Médecins sans frontières (MSF) a annoncé l’acquittement, par le tribunal militaire de Buea, dans la région en crise du Sud-Ouest, de ses collaborateurs accusés de « complicité de sécession ». « Nous sommes satisfaits du jugement qui exonère nos cinq employés - et, par extension, MSF en tant qu’organisation - de toute faute », a déclaré son coordinateur en Afrique centrale, Sylvain Groulx, dans un communiqué rendu public ce 11 janvier. Le 26 décembre 2021, une infirmière et un ambulancier de MSF ont été arrêtés à Nguti, commune du département du Koupe-Manengouba, alors qu’ils transportaient un blessé par balle à l’hôpital.

Le patient en question était un séparatiste blessé la veille à Tinto, localité du département du Manyu, lors d’un accrochage avec des gendarmes, a déclaré le ministère de la Défense (Mindef) dans un communiqué. L’armée accusait alors MSF d’avoir « délibérément » mené « une opération clandestine d’exfiltration et de couverture de terroristes », sans en avoir « notifié les autorités administratives de la Manyu conformément aux protocoles opérationnels en vigueur validés d’accords parties ».

Ces deux travailleurs humanitaires ont été libérés provisoirement en mai 2022, après cinq mois de détention, a indiqué cette ONG médicale humanitaire internationale. Deux autres employés (un agent de santé communautaire et un assistant-coordinateur de terrain) ont été détenus en janvier 2022 sous le même chef d’accusation, tandis qu’un coordinateur de projet a été poursuivi par contumace. Le 1er novembre 2022, le tribunal militaire de Buea a prononcé un non-lieu concernant l’un des travailleurs humanitaires en question, invoquant un manque de preuves.

Il a été libéré peu après le jugement, après avoir passé 10 mois en prison, apprend-on. « Enfin, le 29 décembre, tous les autres membres du personnel de MSF qui avaient été détenus ont été acquittés - le dernier d’entre eux a été libéré le jour suivant. L’acquittement a également été prononcé concernant le coordinateur de projet MSF qui avait été jugé par contumace », peut-on lire dans le document. À la suite de la détention de ses employés, MSF a suspendu ses activités dans le Sud-Ouest.

Cette organisation n’opérait déjà plus dans le Nord-Ouest, ayant vu ses activités suspendues par le gouvernement en décembre 2020. Les autorités l’accusaient notamment de soutenir des groupes armés séparatistes locaux, ce que MSF a toujours nié. Après ce jugement, l’ONG se dit prête à reprendre ses activités, sous certaines conditions toutefois.

« Nous sommes désireux de redémarrer nos services d’assistance vitale, mais des conditions préalables fondamentales doivent être remplies pour que nos activités médicales puissent être menées dans un environnement sûr et sécurisé, afin que les patients et le personnel soient protégés. (…) Nous restons prêts à poursuivre les discussions avec les autorités camerounaises pour analyser la faisabilité d’un redémarrage des activités médicales et humanitaires selon ces préconditions », affirme son coordinateur en Afrique centrale.

P.N.N

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