A  Ambam, chef-lieu du département de la Vallée du Ntem dans le Sud, les éléphants sont devenus la terreur des populations depuis plusieurs semaines. Selon des paysans, les pachydermes ont saccagé et détruit leurs cultures. « Depuis trois mois aujourd’hui, Nkol-Efoulan se trouve dans une situation alarmante à cause de ces pachydermes qui ont trouvé refuge dans nos plantations de plantains et bananeraies. J’ai jusqu’à 7 ha de plantains et bananeraies dévastées par ces éléphants. Chaque jour, les dégâts ne font que se multiplier », s’est plaint le chef de ce village, Justin Enam, à la radio nationale.

Selon ce dernier, d’autres bourgs voisins subissent également le même sort. Il s’agit notamment d’Akom-Bikak et Toh I. Une situation qui met en péril la sécurité alimentaire des populations, pour la plupart des agriculteurs. « Nous n’avons plus eu l’opportunité d’aller nous ravitailler dans nos champs depuis trois mois. La suite c’est quoi : une grande famine qui sévit dans nos familles », se désole le chef du village de Nkol-Efoulan, qui appelle les autorités à l’aide. Une équipe de la délégation départementale des Forêts et de la Faune a fait une descente sur les lieux à l’effet d’évaluer les dégâts et de prendre éventuellement des mesures, apprend-on.

« Mais jusque-là, nous n’avons pas de suite favorable. Actuellement, ils (les éléphants, Ndlr) sont à moins de 500 m de nos maisons », affirme Justin Enam. Les conflits hommes-éléphants sont récurrents au Cameroun. Les cas de destructions par ces espèces protégées sont notamment recensés près des réserves animalières. En 2022, les paysans de huit villages riverains du parc national de Campo Ma’an, situé près de la frontière avec la Guinée équatoriale, avaient crié leur ras-le-bol face à une nouvelle destruction de leurs champs par les éléphants. Mais la loi ne prévoit aucune indemnisation pour les victimes d’attaques d’animaux des parcs.

P.N.N