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Affrontements intercommunautaires : ce qui s’est passé à Tonga à l’Ouest du Cameroun

Affrontements intercommunautaires : ce qui s’est passé à Tonga à l’Ouest du Cameroun

Paru le lundi, 13 septembre 2021 03:12

Deux jours après des échauffourées meurtrières dans la petite ville de Tonga (département du Nde, région de l’Ouest), le préfet a tenu une réunion de crise vendredi 10 septembre avec plusieurs acteurs de la vie socioéconomique. Dans le compte rendu de cette rencontre fait par le délégué départemental de la communication, l’on apprend du préfet Ernest Ewango Budu que « l'étincelle qui a mis le feu aux poudres est bien l'agression mortelle du jeune Yoteu Éric dimanche (5 septembre, NDLR) soir et l'arrestation le lendemain d'un suspect et sa conduite à la Brigade de Tonga ».

D’après cette autorité, alors que le suspect était exploité par la gendarmerie, un « groupe de jeunes visiblement très excités », est venu crier vengeance. « Ils ont donné l'alerte et une foule en furie armée de machettes, gourdins et haches, ont défoncé les grilles de la brigade, extirpé le suspect et l'ont mis à mort par la vindicte populaire. Non sans avoir violemment affronté, invectivé le préfet descendu sur les lieux, sa suite et les gendarmes », rapporte la source citée supra.

Cette version est explicitée par une source sur place : « un anglophone a agressé un autochtone dans la nuit du dimanche à lundi, il aurait pris son téléphone. Et l'aurait poignardé à mort. Au petit matin, le présumé assassin a été retrouvé et conduit à la brigade. Toute la population autochtone s'est ruée à la brigade, elle a versé le carburant en demandant de lui remettre cet assassin ».

À ce drame, viendra malheureusement s’ajouter un autre incident, le 8 septembre dernier. C’est ce que rapporte le compte rendu de la réunion de crise. « Le lendemain, trois malfrats sont allés de jour en moto dépecer un véhicule au quartier Bitchoua Nord. Pris en flagrant délit par les propriétaires, ils vont appeler des renforts prétextant qu'ils sont agressés par une communauté. Des affrontements s'en sont suivis à l'issue desquels, ces malfrats ont réussi à fondre dans la nature en promettant de revenir de pour la vengeance ».

Aucun bilan officiel n’a été fourni sur ces évènements, cependant, des sources avancent le chiffre 4 morts, de nombreux blessés et des dégâts matériels. Le préfet a condamné « ces agissements barbares et délictueux ». Condamnation aussi de la part de Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). « De même que le crime doit être condamné vivement, rien ne peut justifier que l'on se fasse justice », a-t-il souligné, avant d’appeler à la retenue et au « retour rapide au calme et à l'apaisement dans la ville de Tonga ».

Le Cameroun est souvent secoué par des affrontements entre communautés. Début aout dernier, de violents affrontements entre Mousgoum et Arabes Choas dans la région de l’Extrême-Nord ont fait 32 morts, 74 blessées de même que 11 000 personnes réfugiées au Tchad d’après un bilan du Haut-commissariat des Nations-Unies aux réfugiés (HCR).

L.A.

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Dernière modification le lundi, 13 septembre 2021 09:18

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