Plus de 20 millions de FCFA. C’est la valeur estimée de la cargaison de médicaments illicites brûlés ce jeudi 12 octobre à Bertoua, la capitale régionale de l’Est, selon le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. « La contrefaçon des médicaments est une atteinte à la santé publique. Nous devons tous nous impliquer dans la lutte contre ce trafic, dans l'intérêt des populations », a déclaré le gouverneur Grégoire Mvongo, lors de la destruction de ces produits médicaux à la décharge d’Hysacam. Cette destruction - qui n’est pas la première du genre à l’Est - intervient au moment où le Cameroun commémore la Journée africaine de lutte contre les faux médicaments.
Elle vient une fois de plus braquer les lumières sur ce phénomène dont l’ampleur ne semble pas faiblir. Il faut dire qu’au Cameroun, le marché de la vente du médicament de la rue se porte bien, malgré les initiatives prises par le gouvernement pour contrer ce phénomène qui pose divers problèmes sur le plan économique en raison du manque à gagner pour l’État et les acteurs de la filière. Mais aussi sur le plan sanitaire, car le malade s’expose aux dangers liés à la création de résistances aux médicaments. Le 11 octobre dernier, le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, est à nouveau descendu dans des points de vente illicite à Yaoundé, en vue de sensibiliser les commerçants sur la dangerosité de cette activité.
« Je ne suis pas venu porter votre marchandise. Je venais simplement causer avec vous, vous encourager à changer de métier parce que votre activité est dangereuse pour la santé des populations », a tempéré Manaouda Malachie, alors que certains vendeurs du marché Mokolo ont pris la fuite à l’arrivée du membre du gouvernement. Lequel a promis la répression au prochain passage des équipes du Minsanté. Au Cameroun, 40% des médicaments de la rue proviennent de la contrebande, d’après une étude de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (ONPC). Ce circuit illicite représente un peu plus de 25% du marché du médicament national, selon la même source.
P.N.N
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