Dans un communiqué, la Gendarmerie nationale annonce l’interpellation le 12 janvier 2021 à Yaoundé de six présumés trafiquants de nouveau-nés organisés en réseau criminel constitué de négociateurs, de vendeuses, d’acheteuses et de berceuses.

C’est la compagnie de gendarmerie de Yaoundé III, avec la collaboration de la Brigade de gendarmerie d’Odza, qui a mené l’opération ayant permis de récupérer quatre nouveau-nés âgés entre deux jours et six mois. Ces derniers ont été placés auprès de la fondation Chantal Biya, pour prise en charge immédiate.

La gendarmerie révèle qu’au cours de leurs auditions menées dans le cadre de l’enquête ouverte à cet effet, les trafiquants présumés ont affirmé que le prix d’un nourrisson oscille entre un et trois millions de FCFA.

Dans ce commerce, le cas Vanessa Tchatchou demeure le plus emblématique de ces dix dernières années. Le 20 août 2011, l’adolescente de 17 ans accouche d’une petite fille qui disparait dans les heures qui suivent. L’affaire secoue le Cameroun pendant près de six mois, obligeant le porte-parole du gouvernement à organiser une conférence de presse.

Selon la thèse officielle, c’est un couple qui a kidnappé le nouveau-né décédé par la suite en raison de son état de santé précaire. Une affaire qui vaudra au directeur général de la formation hospitalière d’être limogé.

D’après des sources policières et de la gendarmerie, généralement les nouveau-nés sont kidnappés sur commande de couples ou de femmes éprouvant des difficultés d’enfantement et qui les adoptent ensuite de manière plus ou moins légale.

Pourtant, le Centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine Paul et Chantal Biya (Chracerh), du nom du couple présidentiel, contribue désormais à redonner du sourire aux couples souffrant d’infertilité. En bientôt cinq ans, il a déjà permis la mise au monde de près de 180 bébés-éprouvettes.

D.M.