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Éducation : quatrième semaine de grève pour les enseignants malgré les annonces du gouvernement

Éducation : quatrième semaine de grève pour les enseignants malgré les annonces du gouvernement

Paru le lundi, 14 mars 2022 06:25

« Dès lundi prochain (ce jour, NDLR), nous entrerons dans la quatrième semaine de notre grève. Le prolongement de cette grève résulte des solutions insuffisantes proposées par le gouvernement dont nous notons la volonté de trouver une issue à cette crise qui commence à durer ». C’est le préambule du communiqué publié le 12 mars par le bureau national de coordination du collectif d’enseignants « On a trop supporté » (OTS) qui annonce la poursuite de l’opération « Craie morte » dans les établissements scolaires.

Le collectif rappelle l’attitude à adopter pendant cette grève passive : se rendre dans son établissement, mais ne mener aucune activité pédagogique et « sans débordement aucun ».

Avant cela, le vendredi 11 mars dernier, au lendemain des solutions proposées par le gouvernement, le collectif avait déjà annoncé son intention de poursuivre le mouvement de colère. « (…) continuons donc sereinement, imperturbablement et pacifiquement notre combat, notre grève à travers l’opération Craie morte en restant unis, solidaires et déterminés jusqu’à la satisfaction totale », avaient-ils fait savoir dans un précédent communiqué.

Si le collectif OTS maintient la grève, c’est parce que ses membres jugent que les solutions proposées par le gouvernement ne répondent pas à leurs attentes. Celles-ci ont été rappelées le week-end dernier : la prise en charge immédiate des enseignants en cours d’intégration (ECI) ainsi que l’apurement entier de la dette due aux enseignants. Soit 181 milliards FCFA selon OTS.

Ils demandent également l’autonomisation des avancements et reclassements, et la suppression du système des 2/3 dans le paiement des rappels.

Menaces

Des exigences que le gouvernement a promis de satisfaire « progressivement ». Mais les enseignants demandent des « solutions immédiates et pérennes », avec un échéancier arrêté de commun accord. Cet échéancier ne devant pas excéder trois mois.

De son côté, le gouvernement s’applique à accélérer le traitement des dossiers des enseignants. « En exécution des très hautes directives du chef de l’État visant à solutionner la situation des enseignants, j’ai doté en urgence ce jour, l’équipe IRR (Initiatives à résultats rapides, NDLR) dédiée, en matériels informatiques et de reprographie adaptés à l’ampleur de la tâche. Retroussons les manches !!! », a écrit le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative. C’était le samedi 12 mars sur son compte Facebook.

À la suite de la ministre des Enseignants secondaires, qui a prié les enseignants de mettre fin à la leur mouvement de grève, le ministre de l’Administration territoriale a engagé les gouverneurs de régions à renforcer l’information de la communauté éducative et des populations en général sur les mesures du gouvernement pour résoudre les préoccupations des enseignants.

Cependant, il a mis en garde les « acteurs politiques et de la société civile qui cherchent à déstabiliser les institutions républicaines », à travers cette grève. Les préfets et les sous-préfets sont chargés de veiller à la reprise des cours dans les établissements scolaires.

De son côté, le ministre du Travail et de la sécurité sociale, après avoir convoqué une réunion le mardi 15 avec les syndicats et les collectifs d’enseignants, a menacé hier sur un plateau de télévision : « si la grève des enseignants doit continuer, je suppose qu’ils savent aussi ce qui pourrait se passer », a-t-il prévenu.

L.A.

 

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Dernière modification le lundi, 14 mars 2022 06:45

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