Par le président de sa Commission des droits de l’homme et des libertés, le Barreau du Cameroun dénonce, ce 12 juillet, les « traitements inhumains et dégradants diffusés sur internet ». L’Ordre des avocats constat « avec consternation la récurrence de la diffusion des vidéos de tortures et d’humiliations à travers les réseaux sociaux et autres plateformes ».
Dans la ligne de mire du Barreau, « le cas Mamadi Esther à Nkomkana Yaoundé 1er », où une femme présumée voleuse de mèches pour coiffures de femme a été déshabillée et filmée par ses accusateurs. Les avocats pointent également « l’affaire Malicka, l’intrusion malsaine des Forces de l’ordre dans un domicile privé à Douala Bonamoussadi, les viols de personnes âgées à Ombessa ».
Pour le Barreau du Cameroun, « il ne s’agit ni plus ni moins que de tortures et de mauvais traitements » prohibés par diverses conventions internationales auxquelles le Cameroun est partie. « La nudité est galvaudée en permanence, l’humain chosifié, le droit au respect de la vie privée malmené, la présomption d’innocence bafouée », s’indignent les avocats.
Les forces de l’ordre indexées
Si pour le Barreau « les auteurs de ces actes doivent être sévèrement punis », il met principalement à l’index les forces de l’ordre. Ainsi, l’Ordre des avocats rappelle que, d’après le rapport 2018 du ministère de la Justice sur l’état des droits de l’homme au Cameroun, aucune sanction disciplinaire ou administrative n’a été prononcée contre la gendarmerie pour des atteintes à l’intégrité physique et morales des personnes ; contre 9 blâmes et une révocation pour la police et 2 blâmes pour l’administration pénitentiaire.
« Il s’agit là de la traduction concrète de l’impunité », s’insurge le Barreau. Pour tout cela, « la Commission des droits de l’homme et des libertés du Barreau du Cameroun condamne fermement l’ensemble de ces pratiques malsaines et antidémocratiques dans un pays en recherche permanente de la paix, du vivre ensemble, et de la cohésion sociale ».
L.A.
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