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Éducation : comment les autorités administratives tentent de briser le mouvement de grève des enseignants

Éducation : comment les autorités administratives tentent de briser le mouvement de grève des enseignants

Paru le jeudi, 14 septembre 2023 09:08

Plusieurs documents et correspondances administratives consultées par SBBC indiquent que dans certaines régions du pays, les autorités tentent d’endiguer la grève que des enseignants observent depuis la rentrée du 4 septembre dans le but de faire respecter leurs droits. Des gouverneurs, préfets et sous-préfets font ainsi pression sur les enseignants, souvent par intimidation, pour les contraindre à arrêter leur mouvement de revendication. C’est le cas du gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine. Dans une lettre du 11 septembre dernier adressée aux préfets des départements de la Menoua et du Ndé, le gouverneur leur demande de « prendre en urgence toutes les dispositions en vue de mettre un terme » à cette grève. Awa Fonka Augustine craint en effet que la non-maîtrise des grèves dans certains établissements de ces départements pourrait entraîner un effet de contagion susceptible de paralyser l’année scolaire.

Dans le département du Nyong-et-Mfoumou, région du centre, c’est le commissaire spécial d’Ayos qui a convoqué sans ménagement certains enseignants du Lycée technique de la ville au motif que ces derniers seraient absents de leur poste de travail. Une démarche qui a d’ailleurs donné lieu à un recadrage de la part du préfet du département qui s’est désolidarisé de cette action, demandant par la même occasion aux enseignants de ne pas répondre à ladite convocation. Pour le préfet, il n’est pas question de « perturber l’harmonie observée au sein de la famille éducative de la localité ».

Moins conciliant, le sous-préfet de l’arrondissement d’Evodoula (région du Centre) a, dans un communiqué du 12 septembre dernier, sommé tous les enseignants grévistes à reprendre le service, « faute de quoi ils seront placés en position d’absence irrégulière ».

Dans la région de l’Adamaoua, c’est le gouverneur Kildadi Taguieke Boukar qui a servi des demandes d’explications « aux personnels indélicats » de certains établissements. Le délégué régional et les délégués départementaux sont chargés de transmettre lesdites demandes aux enseignants grévistes.

En rappel, des enseignants réunis au sein du mouvement de revendication On a trop supporté (OTS) demandent le paiement de leurs droits, avancements, rappels, etc. Lancé en février 2023, le OTS a abouti sur la création d'une plateforme gouvernementale chargée de procéder au paiement des droits enseignants, soit une dette de plus de 180 milliards FCFA. Seulement, d’après ces derniers, le gouvernement n’a pas respecté ses engagements. D’où une nouvelle grève illimitée lancée depuis le 4 septembre.

L.A.

Lire aussi : Éducation : les enseignants menacent de reprendre une grève « illimitée » dès la rentrée du 4 septembre

Dernière modification le jeudi, 14 septembre 2023 09:14

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