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Adamaoua : comment les 5000 déplacés de la crise anglophone se débrouillent pour survivre

Adamaoua : comment les 5000 déplacés de la crise anglophone se débrouillent pour survivre

Paru le lundi, 15 février 2021 13:44

D’après Engelbert Mveing, le maire de Bankim, dans la région de l’Adamaoua, environ 5000 Camerounais fuyant la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ont trouvé refuge dans sa commune depuis deux ans. A Mayo-Darlé, autre arrondissement du département du Mayo-Banyo, les autorités administratives ont recensé 385 déplacés internes.

« J’ai décidé de me rendre à Mayo-Darlé, car c’est par ici qu’on passait souvent pour se rendre au Nigeria », explique Aruna Suila, ancien maire de Nkum dans le Nord-Ouest, qui affirme que « la situation était déjà devenue très grave là-bas, car même les enfants ne partaient plus à l’école.

Ce dernier poursuit : « Nous avons trouvé un endroit calme et aujourd’hui nos enfants vont à l’école. Je suis arrivé ici en mai 2020 d’abord tout seul, car il fallait que je vienne chercher un emplacement où on devait faire une petite boutique ».

Mohamadou Bime, chef de la communauté Banso de Mayo-Darlé interrogé par le journal régional L’œil du Sahel, distingue « plusieurs catégories de personnes qui arrivent presque tous les jours. Ceux qui ont un peu de moyens, je les oriente là où ils peuvent trouver un logement. Ceux qui exercent un petit métier comme la mécanique, la maçonnerie et autres se joignent très facilement à ceux qui exercent des activités similaires. J’accueille ici chez moi les plus démunis à qui j’ai offert une de mes maisons ».

Pas de soutien de l’Etat

Il dit avoir également mis à contribution les anciens membres de la communauté anglophone de Mayo-Darlé afin d’accueillir dans leurs domiciles certains de ces déplacés internes constitués en majorité de femmes et d’enfants.

 « Jusqu’ici, nous n’avons pas encore reçu un soutien venant de l’Etat. La mairie se bat comme elle peut pour apporter son soutien à ces déplacés internes », déplore le maire de Bankim. Qui a « apporté un petit réconfort en décembre 2020. Maintenant, la mairie est en train de se mobiliser pour leur apporter à nouveau son soutien en octobre prochain à l’occasion de la journée de la femme rurale qui se déroule généralement le 15 octobre de chaque année ».

 A la sous-préfecture de Mayo-Darlé, on corrobore les propos du maire : « Nous n’avons jamais rien reçu jusqu’ici comme aide pour ces déplacés. Le sous-préfet a déjà rendu compte à plusieurs reprises. Nous avons reçu ici à Mayo-Darlé plusieurs missions interministérielles qui ont travaillé avec nous par rapport à ces déplacés internes ».

Et c’est bien la preuve que l’Etat n’a jamais abandonné ces déplacés, soutient-on au ministère de l’Administration territoriale, où un rappelle que les déplacés internes des régions de l’Ouest et du Littoral bénéficient de temps en temps de la sollicitude des pouvoirs publics. Et que le tour du Mayo-Banyo arrive.

D.M.

Dernière modification le lundi, 15 février 2021 13:46

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