Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Viande de bœuf : syndrome des étals vides à Yaoundé

Viande de bœuf : syndrome des étals vides à Yaoundé

Paru le vendredi, 15 avril 2022 08:56

Le marché de la viande de bœuf tourne au ralenti depuis le début de cette semaine. Au marché de Nsam à Yaoundé, les étales sont presque vides. Les rares bouchers qui ont choisi de travailler ne sont pas certains de tenir longtemps si rien ne change. Ils se plaignent tous de vendre à perte.

« On nous vend les bœufs sur pied sans les peser, alors que nous revendons la viande aux ménagères au kilo. Malheureusement, tous ces derniers temps il est difficile de rentrer dans son investissement. Nous enregistrons souvent des pertes de 50 000 FCFA, voire 60 000 FCFA la journée », raconte Bello, un boucher qui tient son commerce dans ce marché de Nsam.

Un boucher près de lui va même plus loin en expliquant que le métier de boucher est devenu très dangereux. Il rappelle que « plusieurs bouchers sont en prison aujourd’hui à cause des dettes ».

Négociations

Selon son explication, des bouchers font des emprunts pour acheter les bœufs, sauf qu’ils ne font pas de bénéfices. Pour continuer de tenir leurs commerces, ils font de nouveaux emprunts et s’enferment dans un cercle vicieux. Conséquence : certains se sont retrouvés avec des dettes de 15 millions, voire plus, a juré notre source.

Pour ne rien arranger, le prix du bœuf joue à yo-yo, tout comme il n’arrête pas de grimper. Les bouchers de Nsam déplorent cette situation. Ils parlent tous d’une cargaison de vingt bœufs arrivée le week-end dernier, le vendeur proposait un animal à plus d’un million de FCFA.

« Aladji Moussa, le boucher le plus important de ce marché n’a pas ouvert depuis le début de cette semaine. À lui seul, il égorgeait dix bœufs chaque samedi et au moins quatre bœufs les jours ordinaires », fait savoir Bello pour illustrer le désespoir qui a commencé à gagner les bouchers.

C’est pour cette raison qu’ils ont observé une grève lundi dernier. « Plus de 90 % des bouchers n’ont pas travaillé ce jour-là », indique Bello. Qui a bon espoir que les négociations avec le gouvernement aboutissent à des solutions efficaces.

Pâturages

Ces négociations doivent s’achever avant le début du week-end. L’une des solutions envisagées est la hausse du prix de la viande. Sauf que beaucoup de bouchers ne croient pas que c’est la solution parce qu’ils ne croient pas que le pouvoir d’achat des ménages est suffisant pour que les familles continuent de se ravitailler.

Pour les bouchers, c’est le prix de la viande à la sortie des pâturages qui doit être revu à la baisse. Mais tout n’est pas aussi simple. Le problème c’est que les bergers se plaignent des frais de transport. Il est de plus en plus onéreux de transporter les bœufs des pâturages dans le septentrion pour les marchés des grandes villes comme Yaoundé et Douala.

Mais ce n’est pas tout. De nombreuses indiscrétions font savoir que la majorité des bœufs qui arrivent sur le marché ne sont plus élevés dans la nature, mais dans des enclos fermés. Une méthode qui augmente le prix de revient d’un bœuf et oblige les bouchers à acheter toujours plus chers.

Michel Ange Nga

Dernière modification le dimanche, 17 avril 2022 04:43

● E-Arnaques


● Fact Cheking




Au cours de l’année 2021, la direction générale des Impôts du ministère des Finances a encaissé près de 10 milliards de FCFA de paiements d’impôts via le téléphone portable

InfographieSBBC cameroun impots payes

 

Please publish modules in offcanvas position.