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Le Cameroun en quête de plus de 300 000 poches de sang pour couvrir la demande nationale

Le Cameroun en quête de plus de 300 000 poches de sang pour couvrir la demande nationale

Paru le lundi, 15 juin 2020 13:25

La collecte de sang demeure encore un combat continu au Cameroun. Selon le Programme national de transfusion sanguine (PNTS), le besoin annuel du pays est estimé à 400 000 poches de sang. « De janvier à mai 2020, nous avons pu collecter 32 328 poches dans les dix régions du Cameroun. Si l’on regarde les besoins annuels du Cameroun en termes de poches de sang, nous sommes encore très loin des chiffres attendus », indique Appolonie Noah Owona, médecin et secrétaire permanente du PNTS.

L’offre en termes de sang reste largement en deçà de la demande nationale. En 2018, seules 94 873 poches de sang sécurisé ont été collectées, soit 23,72% de ce qui serait nécessaire. En 2017, 91 047 poches avaient été collectées dans le pays, contre 82 661 en 2016. Ainsi, plus de 300 000 transfusions sanguines ne sont pas réalisées, faute de sang.

La Fédération camerounaise pour le don bénévole de sang (Fecadobes) explique cette situation par la réticence des Camerounais pour le don de sang. Une étude sociologique réalisée en 2017 par la Société française de transfusion sanguine, en collaboration avec le PNTS, montre qu’outre l’ignorance du public en matière de don de sang, le manque de volonté politique et les barrières culturelles et religieuses sont à l’origine de cette situation.

Aujourd’hui, l’approvisionnement en sang sécurisé est menacé du fait de la lutte contre la pandémie de coronavirus (Covid-19), alerte l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « En effet, les campagnes régulières de don de sang sont reportées à une date ultérieure, et les consignes demandant aux populations de rester chez elles, couplées à la crainte de l’infection, empêchent les donneurs d’avoir accès aux services de transfusion sanguine », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, à l’occasion de la Journée mondiale du donneur de sang ce 14 juin.

Donneurs de compensation

Au Cameroun, les donneurs bénévoles sont rares. D’après le PNTS, au moins 90% des poches collectées proviennent essentiellement des familles ; des « donneurs de compensation » qui présentent toutefois un risque élevé de transmission d’infection. Or, la transfusion de sang sécurisé est une ressource d’importance vitale utilisée pour le traitement des cas d’anémie, d’hémorragie post-partum ou lors d’opérations chirurgicales.

« Le sang est un produit qu’aucune technologie n’a réussi à ce jour à fabriquer. Donc, on en a besoin pour sauver une vie, un malade qui est en situation d’anémie due à un accident de la voie publique, un accouchement compliqué, une hémopathie, une insuffisance rénale terminale. Ils ont besoin de poche de sang pour être soignés », affirme Dr Appolonie Noah Owona. Face à la « pénurie de sang » dans les hôpitaux, des initiatives sont menées çà et là pour combler ce manque et encourager le don de sang volontaire.

La Fecadobes, qui regroupe une quinzaine d’associations des donneurs de sang bénévoles, organise ainsi une « campagne spéciale » du don de sang volontaire du 15 au 19 juin prochain à Yaoundé. Des start-ups camerounaises ont également lancé des applications pour remédier au problème de l’absence ou de l’insuffisance de sang de qualité, à l’origine de nombreux décès - souvent évitables - dans les hôpitaux. C’est le cas notamment d’Infiuss, une plateforme de chaîne d’approvisionnement numérique qui permet aux hôpitaux d’accéder à du sang prêt à l’emploi.

P.N.N

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