Le monde du karaté camerounais est dans la tourmente, après les révélations d’athlètes sur des agressions sexuelles et physiques, ainsi que du harcèlement moral. Cinq d’entre elles ont décidé de rompre le silence. Lors de leur audition par la Commission indépendante de la Fédération camerounaise de karaté (Fecakaraté), elles ont notamment accusé des dirigeants de la fédération et des encadreurs de harcèlement sexuel et de tentative de viol. Leurs révélations sont contenues dans un « Rapport sur les violences sexuelles dans le karaté au Cameroun » disponible depuis le 7 juillet dernier.
Ce rapport a été établi à la demande du Cercle des ceintures noires de karaté du Centre. « Il est évident que les victimes qui s’expriment dans ce rapport ne représentent qu’une infime partie des victimes de ces actes ignobles. La grande majorité préférant garder le silence et le secret sur les humiliations par elles subies. Il appert également que les victimes qui ont accepté de parler sont celles qui ont résisté et contenu les assauts de leurs bourreaux », peut-on lire dans le document qui a fuité sur Internet. En effet, les athlètes qui témoignent dans ce document affirment toutes avoir décliné les avances ou les propositions de leurs « bourreaux ». Ce qui leur a notamment valu une mise à l’écart de l’équipe nationale, disent-elles.
Aucune réaction officielle de la fédération pour le moment sur ces accusations. Ici, l’on regrette cependant la divulgation de ce rapport sur la place publique. « Les athlètes ont énuméré une série de plaintes parmi lesquelles la question des primes. Pour les questions de mœurs, certaines se sont désolidarisées parce que n’étant pas concernées. C’est pour cela qu’on a choisi d’auditionner les concernées dans un autre cadre. Le rapport de ces plaintes devait être examiné par la commission de discipline de la fédération. Sauf qu’au lieu d’y atterrir, il s’est retrouvé sur Internet et les réseaux sociaux », déplore Bertin Dongmo, secrétaire général de la Fecakaraté, dans des propos rapportés par le quotidien gouvernemental Cameroon tribune.
P.N.N