La première sommation a été lancée le 7 janvier dernier. Dans un communiqué de presse, Abdoulaihou Aliou, le préfet du département de Wum (région du Nord-Ouest) demande aux enseignants des établissements publics absents de leur poste dans son unité de commandement de retourner dans les salles de classe avant le 18 janvier. « Il est à noter que l’insécurité avancée comme motif d’absence ne sera pas justifiée par un arrêté préfectoral », car, rappelle l’autorité administrative, « la paix (a été) retrouvée ».
Trois jours après cet appel, le préfet Abdoulaihou Aliou est revenu à la charge, en constatant que ses « multiples appels sont tombés dans les oreilles de sourds ». Le 10 janvier dernier, il instruit les quatre sous-préfets de son département à effectuer des descentes dans les établissements scolaires à l’effet de s’assurer que les enseignants ont regagné les classes. Les sous-préfets sont également chargés de relever les noms des enseignants « récalcitrants » afin que des mesures disciplinaires soient prises contre eux.
La région du Nord-Ouest est en proie à un conflit séparatiste depuis 2017. Les milices armées séparatistes kidnappent et assassinent de nombreux fonctionnaires dans cette partie du pays. Cette insécurité a poussé les agents de l’État à fuir leur poste, ceci malgré les rappels à l’ordre et les menaces des autorités.
En rappel, en novembre 2021, cinq des plus grands syndicats d'enseignants anglophones ont dénoncé les violences contre l’école dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ils ont lancé un appel « fort et urgent » aux parties en conflit pour dire que « les élèves, les étudiants, les enseignants et les parents ne doivent pas être persécutés et soumis à la douleur, la peur, l’incertitude et même la mort dans leur quête d’acquérir et de fournir une éducation ».
L.A.
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