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Constat de la « vacance du pouvoir » : le pari perdu de Maurice Kamto

Constat de la « vacance du pouvoir » : le pari perdu de Maurice Kamto

Paru le jeudi, 16 avril 2020 12:25

Dans un tweet le 15 avril 2020, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, annonce la saisine de l’Assemblée nationale afin que, à son tour, la Chambre basse du Parlement saisisse le Conseil constitutionnel en vue de constater la « vacance du pouvoir » à la présidence de la République.

Le candidat classé deuxième à l’issue de l’élection présidentielle d’octobre 2018 explique que « la loi réserve au seul président de l’Assemblée nationale le privilège de la saisine du Conseil constitutionnel, sans toutefois préciser qui est habilité à le faire ». Du coup, pour Maurice Kamto, tout citoyen ou organisation politique peut saisir le président de l’Assemblée nationale.

Le président du MRC prend ses compatriotes à témoin « face à la situation inédite dans laquelle se trouve notre pays, caractérisée par l’absence prolongée et inexpliquée du chef de l’État en fonction ». Il dit avoir pris ses responsabilités comme prévenu dans sa déclaration du 3 avril dans laquelle il annonçait la saisine « des instances appropriées pour constater la défaillance de Paul Biya ».

Démarche vouée à l’échec

La réaction du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ne s’est pas fait attendre. Jacques Fame Ndongo, le secrétaire à la communication du parti présidentiel, rappelle que, d’après le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, « les pétitions doivent être adressées au président de l’Assemblée nationale par un ou plusieurs députés ». Pas par un citoyen ordinaire.

De plus, note-t-il, au regard de la Constitution, la procédure de constat de la vacance à la présidence de la République est déclenchée à la suite du décès, de la démission ou d’empêchement définitif. « Aucune de ces hypothèses n’est avérée, vérifiée ou validée », conclut Jacques Fame Ndongo, qui en veut pour preuve le décret signé le 15 avril par le président de la République portant commutation des peines en faveur des prisonniers.

La démarche de Maurice Kamto est vouée à l’échec d’autant plus que son parti ne dispose d’aucun député à l’Assemblée nationale. Et Cavaye Yéguié Djibril, le président de la Chambre basse depuis 28 ans, est du RDPC et un allié inconditionnel de Paul Biya.

Pour Maurice Kamto et le MRC, la non-prise de parole de Paul Biya au sujet de la crise sanitaire du Covid-19 établit « sa défaillance comme chef de l’État du Cameroun ». Une interprétation récusée par plusieurs autres partis politiques. Le RDPC estime que l’activité d’un chef d’État ne se résume pas à des discours. « Le chef de l’État est bel et bien à Etoudi. Il préside aux destinées du Cameroun », assure son secrétaire à la communication, Jacques Fame Ndongo.

D.M.

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Dernière modification le jeudi, 16 avril 2020 17:10

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