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Musique : comment mbolè et slam sont utilisés pour renforcer l’inclusion des enfants les plus marginalisés au Cameroun

Musique : comment mbolè et slam sont utilisés pour renforcer l’inclusion des enfants les plus marginalisés au Cameroun

Paru le mardi, 16 mai 2023 19:02

Douze jeunes venus de diverses régions, dont des élèves et des étudiants, ont participé à la finale du concours du meilleur chant de mbolè et de slam vendredi 12 mai à l’École supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) à Yaoundé. Occasion pour ces jeunes de se faire les porte-voix des droits des enfants. Pour convaincre le jury, une seule contrainte pour les candidats : les textes et mélodies doivent respecter la thématique « Pour un monde plus égalitaire et plus inclusif », afin d’inciter les familles, les communautés et le grand public à s’engager à lutter contre toutes formes d’exclusion des enfants par la société.

Au finish, la slameuse Serge-Vianney Kamga et le mboleyeur Patrick Nesse ont remporté le premier prix chacun dans sa catégorie. Ils seront soutenus pour l’enregistrement en studio de leurs chansons qui serviront de plaidoyer « pour un monde plus égalitaire et plus inclusif » pour les enfants. Ce concours, coorganisé par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et le ministère de la Communication (Mincom), avait un double objectif : mieux faire connaître la question des droits des enfants, notamment ceux victimes d’exclusion, et assurer l’émancipation de ceux qui ont été victimes de ce fléau. Le tout à travers la musique.

« Dans son programme de coopération avec le gouvernement pour la période de 2022 à 2026, l’Unicef est engagé à faire en sorte que chaque enfant au Cameroun – filles et garçons, y compris les adolescents – survit, s’épanouit, apprend, est protégé et développe tout son potentiel, contribuant ainsi à la croissance du capital humain et au bien-être social. Pour faire ce plaidoyer, l’Unicef Cameroun a appelé les enfants et les jeunes à s’exprimer à travers divers moyens, parmi lesquels la musique. En effet, le pouvoir de la musique réside dans sa capacité à faire ressentir certaines émotions, à tisser des liens et à rassembler », a déclaré Laure Atangana Menounga, qui représentait la représentante résidente de l’Unicef à la finale de ce concours.

Le mbolè, un mode de vie

Cette agence onusienne a décidé de miser notamment sur le mbolè, style musical inspiré des quartiers populaires qui se jouait à la base lors des veillées funèbres pour garder l’assistance en éveil, et qui est très en vogue actuellement au Cameroun. « C’est une musique de jeunes Camerounais qui tire son inspiration de leur culture et leur quotidien. Une véritable identité camerounaise qui, au-delà de l’art, vise à exprimer un mode de vie de ces jeunes de banlieue. Dans leurs textes, ces jeunes expriment la dureté de la vie et leur volonté de réussir. Ils mettent également en lumière des comportements déviants et des attitudes à bannir », poursuit le staff de l’Unicef.

Le choix de l’Esstic pour abriter la finale de ce concours de chant n’est pas fortuit. C’est que, l’Unicef et l’Esstic sont sur le point de formaliser leur collaboration, vieille de quelques années. Une convention de partenariat devrait bientôt être signée à cet effet, selon la directrice de cette école, Alice Nga Minkala. « Cette activité anticipe le partenariat que nous sommes en train de nouer avec l’Unicef. Il y a quelque temps que l’Unicef frappe à notre porte pour que soit formalisée la collaboration entre nos deux institutions. Mais le règlement du ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup) ne nous autorise pas, en tant qu’établissement, à nouer des partenariats avec des organisations parce que les signatures sont prises en charge par le recteur de l’université de Yaoundé II (dont dépend l’Esstic, NDLR) à la demande du Minesup. Mais lorsque j’ai pris connaissance du projet de convention qui a été proposé, il est tout ce qu’il y a de plus normal et est très bénéfique pour l’Esstic. Et donc, il n’y a aucune raison pour que ce projet ne soit pas validé par la hiérarchie », affirme la directrice, dont l’école célèbre son cinquantenaire cette année.

Patricia Ngo Ngouem

Dernière modification le mercredi, 17 mai 2023 06:19

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