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Yaoundé : un chef traditionnel au tribunal pour détention illégale d’espèces protégées

Yaoundé : un chef traditionnel au tribunal pour détention illégale d’espèces protégées

Paru le lundi, 16 mai 2022 18:34

Un chef traditionnel de troisième degré devrait être jugé pour détention illégale d’espèces fauniques protégées, une première au Cameroun. Son audience, prévue le 3 mai dernier au tribunal de première instance (TPI) d’Ekounou à Yaoundé, a été renvoyée à une date ultérieure. Son identité n’a pas été dévoilée. « On ne peut pas donner son nom ni son unité administrative, car on n’a pas encore clôturé les débats. Il faut encore attendre le jugement » indiquent à SBBC des sources proches du dossier.

De sources concordantes, le chef traditionnel en question a été arrêté le 28 mars dernier pour détention illégale de deux bébés chimpanzés, une espèce protégée par la loi faunique de 1994 au Cameroun. C’était au cours d’une opération menée par la délégation régionale des Forêts et de la Faune (Minfof) du Centre, en collaboration avec la Division régionale de la police judiciaire (DRPJ). Les animaux ont été découverts enfermés dans une cage dans la résidence de cette autorité traditionnelle.

Lors de son arrestation, apprend-on, le chef traditionnel a menacé d’abattre les deux primates avec son arme. Malgré ses menaces, il a été arrêté et emmené dans les locaux de la police, avant d’être relâché par la suite. Selon une source proche de l’enquête qui s’est exprimée sous anonymat, des carcasses et des parties de certaines espèces protégées, notamment une tête et une main de gorille ainsi qu’un pangolin, ont été retrouvées dans son réfrigérateur. Selon la loi, toute personne trouvée en possession de tout ou partie d’une espèce protégée est passible d’une peine de prison de 1 à 3 ans ou d’une amende pouvant atteindre 10 millions de FCFA.

« Les autorités traditionnelles sont des auxiliaires de l’administration et sont censées contribuer à l’application des lois, y compris celles relatives à la faune. Elles sont donc tenues de collaborer avec le gouvernement pour lutter contre le trafic illégal d’espèces sauvages », affirme The Last Great Ape Organization (Laga), une organisation qui appuie le gouvernement dans l’application de la loi faunique et qui a apporté une assistance technique à cette opération.

Certains chefs traditionnels ont cependant joué un rôle remarquable dans la lutte contre le trafic illégal d’espèces fauniques dans le passé. En 2008 par exemple, le Fon Ndofua Zofoa et ses notables ont secouru deux grands singes piégés dans une forêt voisine à Babungo, un village de la région du Nord-Ouest. Le Fon, en collaboration avec la délégation régionale du Minfof, a prodigué les premiers soins aux animaux avant leur transfert en urgence au zoo de Mvog-Betsi à Yaoundé.

P.N.N

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