A peine créée, l’Association des clubs de football professionnel du Cameroun (ACFPC) annonce les couleurs. Elle exige un audit indépendant pour voir clair sur la gestion de l’enveloppe de sponsoring octroyée par la société de téléphonie mobile MTN à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Les membres de cette association font savoir que la subvention promise aux clubs professionnels par la Fecafoot cette saison qui s’achève n’a pas entièrement été payée. Les clubs réclament aussi les arriérés de la saison précédente.
Pour l’ACFPC, cet audit va permettre d’éclairer le flou qui entoure la gestion de cette enveloppe payée par MTN, le sponsor des championnats Elite One et Two. Sur le banc des accusés, la Fecafoot s’est toujours défendue en indiquant que la gestion de ces fonds n’est pas opaque. Et même que les présidents de clubs se fourvoient sur le montant de cette subvention.
Franck Happi, le directeur de développement du football de la Fecafoot, expliquait sur un plateau télé, il y a quelques mois, que le montant de l’enveloppe de sponsoring que la fédération donne aux clubs représente le cinquième de l’apport de la Fecafoot aux clubs. En d’autres termes, la Fecafoot donne, à titre personnel, cinq fois plus d’argent aux clubs que ce qui est octroyé par les trois principaux sponsors : MTN, Tiof et la CRTV. « C’est d’autres fonds qui permettent à la fédération de payer », précise Franck Happi.
Pierre Semengue
Cette saison, chacun des 22 clubs de l’Elite One devait recevoir la somme de 48 millions de FCFA en augmentation de plus de 100% par rapport à la saison précédente. Cette hausse a toujours été présentée par la Fecafoot comme l’implémentation de la politique de Samuel Eto’o Fils, le président de cette fédération, en faveur du football professionnel dont l’axe central est le payement des salaires décents aux joueurs. À ce titre, l’ancien capitaine des Lions indomptables promet de porter le salaire mensuel des joueurs de l’Elite One à 500 000 FCFA au terme de son mandat.
Si cette ambition est louable, pour plusieurs présidents de clubs elle pose un problème dans la mesure où la subvention promise n’est jamais entièrement payée. En cours de saison, UMS de Loum a menacé de jeter l’éponge en dénonçant cette situation.
Une chose est certaine, c’est que cette exigence peut créer des frictions entre la Fecafoot et l’ACFPC à l’entame de la prochaine saison. Surtout que cette association réclame aussi un audit sur la subvention de l’État. En même temps, elle a annoncé qu’elle ne collaborera pas avec le Conseil transitoire du football professionnel (CTFP) mis sur pied par la Fecafoot, mais avec la Ligue professionnelle de football (LFPC) dirigée par Pierre Semengue.
C’est justement pour mieux faire entendre leur voix et défendre leurs intérêts face à la Fecafoot que les membres de l’ACFPC ont quitté l’Association des clubs d’élites du Cameroun (Acec) qu’ils jugeaient trop docile.
Michel Ange Nga
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