Le lâchage du surplus d’eau, enregistré ces dernières semaines dans barrage hydroélectrique de Lagdo, pourrait occasionner des inondations dans les villages installés sur le lit du fleuve de la Bénoué dans le Nord du pays, alerte Eneo, société de distribution de l’énergie électrique. Une trentaine de villages sont concernés par cette alerte. Et selon le concessionnaire du service de l’électricité, les populations qui y vivent « courent le risque de voir leurs biens et même des hommes engloutis ». Elles sont donc invitées « à s’éloigner de ces lieux afin de protéger leur vie et leurs biens ».

Le barrage hydroélectrique de Lagdo est la principale installation électrique du septentrion. Il est cependant victime des aléas du climat. « Le réseau interconnecté nord-est essentiellement alimenté par un ouvrage, le barrage de Lagdo (région du Nord). Et aujourd’hui l’eau nous fait défaut », déclarait en décembre 2021 le ministre de l’Eau et de l’Énergie. Le barrage fonctionne en effet en régime ralenti en saison sèche, mais doit évacuer son surplus d’eau à la saison des pluies.

Ces opérations d’évacuation ne provoquent pas seulement des inondations sans les villages installés le long du lit du fleuve, elles sont aussi à l’origine de tensions entre le Cameroun et le Nigeria. Très souvent, les autorités nigérianes protestent auprès du gouvernement camerounais contre le lâchage non concerté des eaux de ce barrage qui provoque des inondations au Nigeria.

En 2022, le Nigeria a accusé le Cameroun d’être en partie responsable d’inondations sans précédent qui ont affecté des États du Centre du Nord-Est du pays. La Bénoué est en effet un des affluents du fleuve Niger qui traverse le Nigeria.

L.A.