Le président de la République et chef suprême des forces de police, Paul Biya, a signé plusieurs arrêtés sanctionnant au total 10 policiers de différents grades par un abaissement de grade ou d’échelon pour divers manquements graves pendant l’exercice de leurs fonctions le 15 septembre 2021.
Les officiers de police Valentine Nguemua Benga et Armand Wafo Foba sont sanctionnés respectivement « pour faute contre l’honneur, le devoir et la probité par non-paiement de la dette et insubordination hiérarchique par refus de répondre à une demande d’explications » et « pour retrait indu et rétention abusive des pièces et documents d’un usager et indélicatesse portant atteinte à la considération de la police par extorsion des fonds ».
Ces sanctions concernent cinq inspecteurs de police. Shayadini Tetndap Fadimatou écope d’une sanction « pour faute contre l’honneur, le devoir et la probité par non-paiement de ses dettes, indélicatesse commise dans la vie privée et préjudiciable au renom de la police par pratique d’une activité privée lucrative », tandis que Emmanuel Gabriel Noah s’est rendu coupable de « faute contre l’honneur, le devoir et la probité par non-paiement de loyer ».
Refus de payer les dettes
Pour sa part, Daniel Etsike Ekoe est sanctionné « pour faute contre l’honneur, le devoir et la probité par détournement d’un dépôt » alors que Narcisse Ambela Ndjomo l’est « pour faute contre l’honneur, le devoir et la probité par émission de chèque sans provision et non remboursement de la dette ». Bernardin Gaël Biloa Onana quant à lui a été sanctionné « pour indélicatesse ou compromission portant atteinte à la considération de la police par distraction et vente d’une moto d’origine douteuse ».
Les trois derniers fonctionnaires sanctionnés appartiennent au cadre des gardiens de la paix. Brice Charles Mvondo est mis en cause « pour négligences graves ayant entrainé la perte d’une arme de service et d’un chargé garni de treize munitions », tandis que Bertrand Bindjeme Enock reçoit une sanction « pour abandon d’un poste de garde, négligences graves dans l’exercice de ses fonctions et insubordination hiérarchique » et Jean Vincent Dadan « pour manquements aux consignes et indélicatesse ou compromission portant atteinte à la considération de la police par extorsion de fonds aux usagers de la voie publique contre restitution des pièces personnelles ».
Code de déontologie
Ces sanctions tombent au lendemain de la déclaration du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, contre les « comportements irresponsables et méprisants » des civils sur les fonctionnaires de police. Ceux-ci, d’après lui, « ont atteint des limites inacceptables et ne peuvent plus être tolérés ».
« En cas de mésentente entre un usager et un fonctionnaire de police, l’usager devrait s’adresser à la hiérarchie pour se plaindre. Et lorsque les récriminations contre un fonctionnaire de police sont avérées, seule la hiérarchie est habilitée à prendre des sanctions contre l’agent incriminé selon le statut du corps et les textes en vigueur », préconise Paul Atanga Nji.
Le décret présidentiel du 19 novembre 2012 portant Code de déontologie des fonctionnaires de la Sûreté nationale détermine les principes généraux et les valeurs éthiques devant guider au quotidien l’action de la sûreté nationale dans l’accomplissement de ses missions. « En sa qualité de serviteur de l’Etat, le fonctionnaire de la Sûreté nationale se doit d’avoir en tout temps et en tout lieu, en uniforme comme en civil, un comportement exemplaire, impartial et respectueux de la personne humaine et des biens », souligne le Code.
Dominique Mbassi