Le centre d’innovation féminin Wetech (Women in Entrepreneurship and Technology) a procédé, ce vendredi 17 février à Douala, au lancement de sa solution digitale AlertGBV qui vise à lutter contre les violences faites aux femmes. « Notre mission à travers AlertGBV consiste non seulement à apporter une assistance optimale et adéquate aux survivantes de violences basées sur le genre (VBG), mais aussi d’être un cluster de référence des acteurs, professionnels, associations et organisations qui viennent en aide aux survivantes », explique sa fondatrice et directrice exécutive, Élodie Nonga-Kenla.
Selon l’ONU, 70 % de femmes dans le monde sont victimes de violences au cours de leur vie. Au Cameroun, l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) estime que 55 % des femmes ont déjà subi différentes formes de violence au moins depuis l’âge de 15 ans. Ce qui représente près de 4 900 000 femmes (2018). Cette plateforme numérique permet ainsi aux survivantes et aux personnes exposées aux VBG de parler anonymement et en toute sécurité, et de recevoir l’aide dont elles ont besoin. Elle fournit également des ressources et informations sensibilisant sur ces violences.
« Dans sa phase de test, le site web enregistrait déjà plus de 3 000 visites et le chatbot, quant à lui, a déjà reçu une trentaine de témoignages de survivantes avec plus d’une dizaine de personnes à qui elle a pu offrir un support direct », affirme Wetech, qui a remporté le premier concours international « Joint Innovation Challenge 2022 ». Ce concours, organisé par le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), vise à fournir des fonds aux entreprises sociales proposant des solutions innovantes qui font progresser l’autonomisation des femmes et des filles dans le monde. Il est partiellement financé par le Fonds d’accélération Equalizer de l’UNFPA, qui fournit des investissements sans prise de participation dans des entreprises sociales dirigées ou co-dirigées par des femmes. La plateforme AlertGBV sera également déployée au Tchad et en Afrique du Sud, apprend-on.
P.N.N
Lire aussi:
Violences faites aux femmes : plus de 9 000 cas recensés en 2020 au Cameroun
Violences faites aux femmes : les chiffres alarmants de la Commission des droits de l’homme
