Des hommes armés ont ouvert le feu sur des clients dans un bar, hier 16 avril aux alentours de 19 h 30 min, à Nacho Junction, un quartier de Bamenda, la capitale régionale du Nord-Ouest. Dans une capsule vidéo partagée par le leader séparatiste Mark Bareta sur son compte Twitter, l’on peut voir des morts allongés sur le bord d’une route et un homme compté jusqu’à 9 corps. La voix précise que certaines personnes blessées ont été transportées à l’hôpital.

D’après plusieurs témoignages concordants, l’attaque a été menée par des hommes vêtus de tenue des soldats de l’armée camerounaise. Du coup, les séparatistes accusent les soltats d’être derrière cette attaque. Ce que dément le capitaine de frégate Cyrille Atonfack. Le chef de la division de la communication du ministère de la Défense parle d’une « attaque perfide terroriste ». Pour lui, les assaillants « ont voulu agir en tenue militaire pour camoufler leurs crimes odieux, ou même pour essayer d’entretenir le flou sur les auteurs ». Il condamne cette attaque et évoque lui aussi 9 morts et deux blessés en promettant que les forces de défense et de sécurité vont traquer les auteurs de la tuerie.

De sources locales font également état de trois autres personnes tuées dans une attaque, dans un autre quartier de la ville 24 heures plus tôt.  

L’insécurité qui a cours dans les villes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est le fait du conflit armé qui oppose l’armée régulière aux milices séparatistes depuis 2017. Ledit conflit est le produit de la radicalisation de revendications des enseignants et des avocats dès octobre 2016. Revendications du reste satisfaites par le gouvernement. D’après le think tank International Crisis Group, le conflit a déjà fait plus de 6 000 morts et plus de 800 000 déplacés.

Ludovic Amara