La société de transport interurbain Touristique Express, dont un bus a été récemment impliqué dans un accident de la route mortel, a été suspendue pour une durée de 15 jours, a annoncé le ministre des Transports (Mintransports), Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe. Dans un communiqué publié ce 16 août, le membre du gouvernement fait savoir que la société est sanctionnée pour « manquement grave aux règles de la circulation routière ayant conduit à la mort de 9 personnes dans l’accident du 9 août 2023 » survenu à la Falaise de Mbé, dans la région de l’Adamaoua.
« Les premiers éléments des enquêtes révèlent que cet accident est la conséquence de l’excès de vitesse qui a entrainé la perte de contrôle et le renversement du bus immatriculé LT 456 HK, conduit par le nommé Issa Ousmanou », peut-on lire dans le document. Dans un communiqué publié ce mercredi, Touristique Express a annoncé l’arrêt de son service d’exploitation de transport routier de personnes suite à la décision du ministère de tutelle. « Le service reprendra dès la levée de la suspension », indique la société, qui contrôle la plus grande partie du marché du transport de voyageurs entre le Nord et le Sud du pays.
Ce nouvel accident de la circulation est intervenu trois mois après un autre survenu au même endroit, et qui a officiellement fait 15 morts. À la suite de cet accident, le Mintransports avait suspendu Touristique Express pour un mois, avant de lever la suspension quelques jours plus tard. Pour expliquer ce virement, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe a déclaré que la société a donné des assurances sur le respect de la sécurité routière afin d’éviter d’autres accidents mortels.
Le Mintransports reproche également à la société la « non-implémentation » des mesures qu’il a prescrites, et auxquelles Touristique Express s’est engagée à mettre en œuvre à l’issue de l’accident mortel de la circulation de mai dernier. Le membre du gouvernement a par ailleurs prescrit « l’immobilisation de tous les bus non-équipés du dispositif de gestion et de suivi centralisés du transport interurbain jusqu’à l’installation dudit dispositif ». Ce système, baptisé « Ym@ne driver », dote le véhicule de quatre caméras de vidéosurveillance connectées à la salle de contrôle du secrétariat d’État à la Défense (Sed) et à la délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN) pour permettre aux forces de l’ordre d’intervenir rapidement et efficacement en cas de besoin, apprend-on.
Selon le ministère des Transports, il s’appuie sur le contrôle des paramètres biométriques des chauffeurs, le suivi des véhicules interurbains par la géolocalisation, la surveillance de l’environnement extérieur et intérieur du véhicule à l’aide de caméras intelligentes embarquées en vue d’effectuer des contrôles au-delà du véhicule équipé de ce dispositif. Le 16 septembre 2022, le Mintransports avait invité les promoteurs des compagnies de transport à adhérer à ce dispositif présenté comme la solution pour « résoudre drastiquement » les accidents de la route.
Patricia Ngo Ngouem
Lire aussi :
Falaise de Mbé : Touristique Express impliqué dans un nouvel accident qui a fait plusieurs morts