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Un rapport dénonce la gestion de la prise en charge des malades de Covid-19 à Douala

Un rapport dénonce la gestion de la prise en charge des malades de Covid-19 à Douala

Paru le lundi, 17 août 2020 13:09

Dans un rapport d’enquête révélé ce mois d’août et destiné à être transmis au ministère de la Santé publique (Minsanté), l’association OnEstEnsemble fait un état négatif de la gestion de la pandémie de coronavirus (Covid-19) dans certains hôpitaux à Douala.

Cette association implantée dans plusieurs quartiers de la métropole économique dénonce notamment le « manque de gratuité » dans la prise en charge des patients atteints de Covid-19 à l’hôpital Laquintinie et à l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala (HGOPED).

Ce, alors que les autorités sanitaires affirment, depuis le début de l’épidémie en mars dernier, que la prise en charge de la Covid-19 est entièrement gratuite. Menée entre juin et juillet 2020, l’enquête rapporte que les soins liés à la Covid-19 (dépistage et traitement) sont en grande partie à la charge des malades.

Ces frais pouvant atteindre jusqu’à un million de francs CFA, soit 27 fois le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) au Cameroun. Des patients ou leurs proches ont par exemple témoigné que plusieurs examens (scanner des poumons, électrocardiogramme, échographie du cœur, etc.) étaient demandés au préalable avant de pouvoir effectuer le test de Covid-19.

Frais d’examens

Selon le rapport, un patient hospitalisé le 29 mai à l’HGOPED n’a été testé que le 4 juin, alors qu’il est arrivé à l’hôpital avec des symptômes avancés de la maladie. « Les tests de Covid-19 interviennent en dernier recours », a ainsi déclaré l’épouse d’un malade interné à Laquintinie.

« Si l’enquête a permis de confirmer que le test Covid en lui-même était bien passé gratuitement, elle montre ainsi qu’à cause de la procédure imposée par le corps médical de ces deux hôpitaux, le dépistage de la Covid n’est pas gratuit dans les faits et représente un coût très élevé pour les patients, pouvant décourager de nombreuses personnes d’aller se faire tester », indiquent les auteurs de ce rapport.

Surtout qu’en plus des frais d’examens viennent se greffer les frais d’hospitalisation (occupation du lit, soins médicaux, nourriture…) une fois que le patient est positif au coronavirus. Un patient qui a dû rester une semaine à l’hôpital avant de passer le test confie avoir dépensé 240 000 FCFA en examens, soins médicaux et location du lit.

Le 19 juin dernier, le ministre Manaouda Malachie a une fois de plus insisté sur la « gratuité » des services liés à la prise en charge de la Covid-19. « Je rappelle à tous que le test du Covid-19 est gratuit, au même titre que le traitement », écrivait-il sur son compte Twitter.

Numéro vert

Face à la multiplication des plaintes des usagers, le gouvernement a mis sur pied une brigade mixte composée des agents du Minsanté et de la Police nationale pour traquer les personnels de santé et les formations sanitaires « qui continueront de surfer sur la détresse des Camerounais pour se faire de l’argent », indiquait Manaouda Malachie.

Mi-avril, le ministre avait enjoint ses collaborateurs, les responsables des formations sanitaires publiques et des laboratoires agréés pour le diagnostic du coronavirus de prendre « toutes les dispositions utiles » pour qu’aucune contrepartie financière ne soit exigée aux patients de Covid-19. Une instruction qui, visiblement, peine à être implémentée sur le terrain.

Aussi, l’association OnEstEnsemble sollicite-t-elle la mise sur pied d’un numéro vert par lequel les citoyens pourront contacter la brigade mixte Minsanté-DGSN, ainsi que des patrouilles des agents de ladite unité dans les différents hôpitaux publics et privés pour s’assurer de l’effectivité de la gratuité de la prise en charge des patients de Covid-19.

Elle recommande aussi l’affichage de la décision ministérielle de la gratuité des soins dans tous les centres hospitaliers, la suppression de l’anonymat du personnel de santé avec la mise en place d’éléments d’identification visibles, ou encore la mise à disposition de badges aux organisations de la société civile leur favorisant l’accès aux hôpitaux pour une « observation citoyenne ».

Patricia Ngo Ngouem

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Dernière modification le lundi, 17 août 2020 13:12

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