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Ministère des Transports : chasse ouverte contre les « tenues indécentes »

Ministère des Transports : chasse ouverte contre les « tenues indécentes »

Paru le mardi, 18 janvier 2022 12:09

Le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, a publié le 14 janvier 2022 un communiqué selon lequel l’accès dans son département ministériel est maintenant assujetti au port d’une tenue correcte. Ainsi, « les tenues indécentes sont désormais proscrites », informe le membre du gouvernement. Il classe dans cette catégorie les jupes et robes trop courtes, les pantalons jeans déchirés, les tenues « sales » et les vêtements dévoilant « certaines parties du corps ».

« Il n’y a pas une loi qui encadre l’habillement au Cameroun, mais le ministre a le pouvoir de prendre ce genre de décision. Concernant son ministère, il peut décider que les usagers s’habillent d’une certaine façon s’ils veulent être servis. En droit, on appelle cela le pouvoir réglementaire », explique un avocat. En effet, cette contrainte vestimentaire n’est pas régie par un cadre légal, comme c’est par exemple le cas au Gabon où un décret réglemente la tenue vestimentaire dans l’administration publique.

Toutefois, « ce n’est pas parce qu’on permet de s’habiller comme l’on veut qu’on va se placer nu devant les gens. Il y a cette infraction d’outrage public à la pudeur qui est punie par le Code pénal. Le ministre peut se fonder sur cette infraction pour justifier sa mesure », poursuit l’avocat. Le législateur camerounais considère l’outrage public à la pudeur comme une atteinte à la moralité publique et punit d’un emprisonnement de 15 jours à deux ans et d’une amende de 10 000 à 100 000 FCFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui outrage publiquement la pudeur.

« Cette mesure est salutaire, car on voit beaucoup de jeunes filles qui portent des shorts, des décolletés vertigineux, des robes transparentes ou des jupes ultra courtes dans les services publics. Elles doivent savoir que ces tenues sont inacceptables, c’est une question de convenance. On doit pouvoir continuer à fréquenter les espaces publics sans être agressé par l’exposition de toutes ces chairs », réagit un fonctionnaire.

En novembre 2013, le gouvernement avait lancé une « campagne nationale contre l’indécence vestimentaire chez les jeunes filles ». Avec six de ses collègues du gouvernement, la ministre de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff), Marie Thérèse Abena Ondoa, avait commis une « lettre ouverte conjoint des ministres » aux jeunes filles et aux familles camerounaises pour leur rappeler les règles de bienséance.

P.N.N 

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