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Immigration en France : le nouveau projet de loi menace de réduire la quantité des soignants en Afrique, et au Cameroun

Immigration en France : le nouveau projet de loi menace de réduire la quantité des soignants en Afrique, et au Cameroun

Paru le mercredi, 18 janvier 2023 19:39

Le gouvernement d’Elisabeth Borne veut importer du personnel soignant pour résorber le déficit en médecins, infirmiers, sages-femmes et pharmaciens dans les hôpitaux français. C’est la principale orientation de la nouvelle loi immigration qui doit être présentée au Parlement ce mois-ci. En attendant l’ouverture du débat parlementaire autour de cette loi, plusieurs professionnels de la santé en France critiquent déjà ce projet.

« On va aller chercher la main-d’œuvre à l’étranger, dans des pays qui en ont également besoin… », se plaint le Dr Jérôme Marty, président de l’Union française de la médecine libre. Ce syndicat de médecins généralistes et spécialistes ne cache pas son aversion pour cette proposition d’immigration portée par le gouvernement français.

Il n’y a pas qu’en France que ce projet de loi inquiète. Un cadre du ministère de la Santé, joint par SBBC, n’hésite pas à parler de « catastrophe » si jamais cette immigration est adoubée par le Parlement français. Il est convaincu que le ratio médecin-population, qui est déjà très faible au Cameroun, peut davantage se creuser.

Selon les chiffres de la Banque mondiale, avant la pandémie de la Covid-19, il y avait 0,08 médecin au Cameroun pour 1 000 habitants. Un agrégat bien en deçà de la norme prescrite par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est de 2,3 médecins pour 1000 habitants. Et notre interlocuteur est convaincu que ce déficit va encore se creuser si la nouvelle loi immigration de la France est appliquée.

En tout cas, cette crainte n’est pas feinte. Car plusieurs professionnels soignants camerounais veulent quitter le pays pour trouver de meilleures conditions de vie ailleurs, en Occident surtout. « Si j’ai la possibilité de partir, je n’hésite pas un seul instant, fait savoir Carine Joséphine Ndzié, infirmière diplômée d’État dans un établissement privé. J’ai déjà essayé d’émigrer au Québec par deux fois, si c’est possible en France je suis partante ».

Comme elle, plusieurs médecins veulent fuir la précarité du service privé au Cameroun. Quand le gouvernement recrute, il ouvre généralement 50 places pour des centaines de postulants. La majorité de ceux qui ne parviennent pas à intégrer la fonction publique sont de potentiels candidats au départ. Et même ceux qui sont déjà en activité, si on en croit notre source.

Michel Ange Nga

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