La lettre de démission de Benjamin Didier Banlock (photo) de son poste de secrétaire général de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) circule sur les réseaux sociaux depuis ce matin. Cet ancien employé de Wyscout, une entreprise italienne spécialisée dans l’analyse vidéo du football, se plaint du management et de la gouvernance de Samuel Eto’o Fils, à la tête de la Fecafoot depuis le mois de décembre dernier.

« Une administration de progrès à la Fecafoot ne peut se réduire à la “danseuse du président” qui semble être votre seule volonté », peut-on lire dans cette lettre de démission que Benjamin Didier Banlock a adressée à Samuel Eto’o Fils ce 18 mai 2022.

Le secrétaire général démissionnaire ajoute : « les textes, les bonnes pratiques managériales et de gouvernance, les objectifs des projets fédéraux et les résultats doivent motiver les décisions, justifier les postures, les choix et les engagements ».

Depuis son élection, ce n’est pas la première fois que le management de Samuel Eto’o Fils est mis à l’index par une personnalité de la Fecafoot. On se rappelle que le 17 janvier dernier, le journaliste Guibaï Gatama, membre du comité exécutif de la Fecafoot (suspendu pour trois mois), avait lui aussi adressé un courrier à Samuel Eto’o Fils pour lui demander de respecter les textes.

Guibaï Gatama dénonçait, entre autres, le fait que ce soit le comité d’urgence, qui siège entre deux comités exécutifs, qui ait procédé au recrutement de Benjamin Didier Banlock comme secrétaire général par intérim. Une prérogative qui est de la seule compétence du comité exécutif…

Débat

Sur sa page Facebook, le journaliste ne manque pas de rappeler cet épisode. « Je suis heureux et surpris de lire le SG démissionnaire de la Fecafoot parler du “respect des textes” à la Fecafoot, de la multiplication des faits divers et de la bonne gouvernance ».

Hors des instances de la Fecafoot, beaucoup de ceux qui critiquent le management et la gouvernance de Samuel Eto’o Fils, moquent le départ de Benjamin Didier Banlock, qui refuse d’être « la danseuse du président ».

Cette démission abondamment commentée ouvre aussi le débat sur la sélection des responsables de la fédération. « La sélection de responsables d’une organisation comme la Fecafoot doit se faire, à minima, par un processus d’appel à candidatures », pense Bouba Kaele, sur sa page Facebook.

Pour ce spécialiste en marketing et en relations publiques, cette méthode présente de nombreux avantages, comme celui de présenter un vaste vivier de candidats. Ce qui équivaut à une pluralité de compétences et d' intelligences. « La bonne gouvernance c’est dans la pratique pas sur les intentions et les discours », conclut Bouba Kaele.

Après avoir quitté Wyscout, Benjamin Didier Banlock rejoint la Fecafoot comme secrétaire général de Seidou Mbombo Njoya, élu à la tête de cette fédération en décembre 2018. Les deux hommes se brouillent et Banlock est limogé en août 2021. À la fin de la même année, il retrouve son fauteuil à la maison de Tsinga après l’élection de Samuel Eto’o Fils. Cette fois, c’est lui qui a choisi de partir.

Michel Ange Nga