Un journaliste et un ancien champion olympique français, un écrivain franco-algérien… Depuis quelques jours, des personnalités étrangères n’hésitent plus à s’insurger contre l’avalanche de critiques émises sur la qualité de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021, qui se joue en ce moment au Cameroun. La dernière critique en date porte sur l’état de la pelouse du stade de Japoma à Douala.
À ce propos, le commentateur sportif français Anthony Pla est monté au créneau ce 19 janvier pour rappeler que le Cameroun n’a pas à pâlir de cette situation. Car les précédents sont nombreux. « Demi-finale de Coupe de l’UEFA en avril 1998, l’Inter se rendait au Spartak Moscou. La pelouse ? Il n’y en avait pas… Ça n’a pas empêché Ronaldo (Brésilien) de sortir un match énorme, légendaire, et je vous invite à regarder les vidéos. À l’époque, la majorité des pelouses en Europe étaient des billards. Pourtant, El Phenomeno ne s’est pas plaint. Pas un mot, seulement ses pieds qui ont parlé… Le reste appartient à l’histoire et l’Inter s’est qualifié pour la finale », raconte Anthony Pla sur sa page Facebook.
Il ne s’arrête pas à cette seule anecdote. Le journaliste va jusqu’à convoquer des images de la Coupe d’Europe 2016 qui se jouait en France. « Les pelouses de France voyaient l’herbe se faire rare. Le Vélodrome était un désastre. Le stade Pierre-Mauroy de Lille voyait tous les joueurs lutter pour ne pas glisser ou pour maintenir le ballon bien à terre. Cherchez et vous verrez ! ».
Quand ce n’est pas la pelouse, c’est des critiques sur le niveau de jeu, jugé médiocre, qui fusent sur la toile. Toutes ces critiques « font mine d’omettre que les équipes montent en puissance au fur et à mesure des matchs. Ce n’est pas l’équipe de France qui va dire le contraire, elle qui a arraché une victoire 2-1 face à la très modeste équipe d’Australie lors de la Coupe du monde 2018 qu’elle a fini par remporter », argue l’écrivain franco-algérien Mabrouck Rachedi dans une chronique publiée sur le site du journal français Le Monde.
L’erreur est humaine
L’auteur du roman à succès « Le Poids d’une âme » égraine ensuite des couacs observés lors des compétions pour mieux illustrer que les critiques formulées sur le Cameroun sont trop dures, surtout que les mêmes désagréments arrivent ailleurs. « Lors de la Coupe du monde 2010, quand l’équipe de France se lance dans une grève grand-guignolesque à Knysna en Afrique du Sud, on critique les errements d’une génération pourrie gâtée. En 2019, quand l’hymne d’Andorre est joué à la place de celui de l’Albanie au Stade de France, il est question d’une erreur individuelle. En fin 2021, lorsque le tirage de la Ligue des champions doit être refait à cause d’un problème de boules, l’UEFA invoque un bug informatique », achève de citer Mabrouck Rachedi. Qui y va de sa petite phrase : « L’erreur est humaine, sauf en Afrique ».
Le Français David Douillet a choisi quant à lui de commenter la mesure contestée des autorités de Yaoundé d’arrêter les cours à 14h pour remplir les stades. Invité du programme Les Grandes gueules du sport sur RMC, l’ancienne gloire du judo mondial souhaite que cette idée s’exporte. « Il faut absolument qu’on mette ça en place pour les JO 2024 », a confié David Douillet.
Michel Ange Nga
Lire aussi :
Stade de Japoma : la pelouse en réfection avant le choc Algérie-Côte d’Ivoire