Au moins 12 personnes ont été tuées mercredi 18 janvier lors d’affrontements entre des éleveurs nigérians qui ont traversé la frontière pour trouver des pâturages pour leurs animaux et des séparatistes anglophones dans la Menchum, dans la région en crise du Nord-Ouest, a annoncé le préfet dudit département, Abdoulaye Aliou. Les affrontements ont commencé après la mort de deux bergers, tués par des combattants séparatistes, apprend-on.
« Toutes les années en saison sèche, ils (les éleveurs nigérians, NDLR) ont l’habitude de venir. Ils ont croisé les séparatistes qui [leur] ont exigé des taxes. Devant leur refus, il y a eu échauffourées. Finalement, les autochtones ont assassiné deux éleveurs », a déclaré l’autorité administrative à la télévision publique. Les représailles organisées en retour par ces éleveurs ont abouti à la mort de « quatre séparatistes » et six agriculteurs locaux, dont un chef de village et son fils, selon la même source.
Le préfet affirme que de nombreuses personnes ont fui la zone après ces incidents. Il assure toutefois que des mesures sont annoncées pour sécuriser la zone et favoriser le retour des personnes déplacées. « La hiérarchie, dit-il, est en train de réfléchir pour voir dans quelles mesures nous doter d’un certain nombre d’éléments afin de nous permettre de placer une base conséquente à Gayama », village frontalier du Nigeria.
Les séparatistes sont régulièrement accusés par l’ONU et les ONG internationales de commettre des exactions et crimes contre les civils dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En juin 2022, Human Rights Watch (HRW) avait réclamé des poursuites contre les combattants séparatistes qui « enlèvent, terrorisent et tuent des civils » dans ces deux régions.
P.N.N
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