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Archidiocèse de Bertoua : un prêtre impliqué dans un scandale sexuel démis de ses fonctions

Archidiocèse de Bertoua : un prêtre impliqué dans un scandale sexuel démis de ses fonctions

Paru le jeudi, 19 mai 2022 11:38

L’archevêque métropolitain de Bertoua à l'Est, Mgr Joseph Atanga (photo), a annoncé mercredi 18 mai dans un décret qu’il privait de ses fonctions un prêtre de son diocèse en raison «de graves accusations portées par les autorités civiles et par les médias» contre lui. L’abbé Émilien Messina, curé de la paroisse catholique Saint-Esprit Château-Npoklota de Bertoua, est accusé de «corruption de la jeunesse, viol sur mineure de 16 à 21 ans et (transmission) de maladies contagieuses», peut-on lire dans le message-porté du régisseur de la prison centrale de Bertoua adressé le 13 mai dernier au délégué régional de l’administration pénitentiaire de l’Est, et qui a fuité sur Internet. Des délits réprimés par la loi.

Le religieux camerounais de 46 ans a été interpellé et est incarcéré depuis le 12 mai à la prison centrale de Bertoua. Conformément au Code du droit canonique (droit interne à l’Église), l’archevêque de Bertoua lui interdit «de participer publiquement à la célébration de l’eucharistie, de poser publiquement tout acte du ministère sacerdotal (et) de poser des actes de gouvernement paroissial ». Mgr Joseph Atanga précise qu’il s’agit d’une « mesure préventive » qui sera effective tant que durera la procédure civile.

La décision de l’archevêque s’appuie sur le Cann. 1717 du Code de droit canonique qui stipule que: « Pour prévenir des scandales, pour protéger la liberté des témoins et garantir le cours de la justice, après avoir entendu le promoteur de justice et l'accusé lui-même, l'ordinaire peut à tout moment du procès écarter l'accusé du ministère sacré ou d'un office ou d'une charge ecclésiastique, lui imposer ou lui interdire le séjour dans un endroit ou un territoire donné, ou même lui défendre de participer en public à la très sainte eucharistie. Toutes ces mesures doivent être révoquées dès que cesse le motif, et prennent fin quand le procès pénal est achevé ».

Le prélat métropolitain a été contraint de prendre cette décision au regard notamment de «la publicité » faite autour de cette affaire qui a fait les choux gras de la presse locale, mais aussi à cause du « scandale causé au sein de la communauté chrétienne par cette dénonciation » qui a choqué de nombreux fidèles. Ce, « pour le bien de l’Église et, en particulier, pour prévenir d’autres scandales et garantir le cours de la justice », est-il écrit dans le décret. Quand un prêtre a gravement manqué à sa fonction et à sa mission, il est sanctionné par son évêque.

Les sanctions vont de l’interdiction de célébrer certains sacrements (comme l’eucharistie ou la confession) jusqu’au « renvoi de l’état clérical», la peine maximale prévue par le droit canon assimilable à une révocation dans la Fonction publique.

Ce n’est pas la première fois qu’un prêtre est sanctionné au Cameroun. En 2017 par exemple, un prêtre du diocèse d’Obala (Centre) avait été interdit d’exercer son ministère pour avoir contracté un mariage, une union qui remettait en cause l’engagement du célibat pris quand il a demandé et reçu l’ordination.

P.N.N

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