Pour le gouverneur de la région du Sud-Ouest, les fortes précipitations n’expliquent pas à elles seules les coulées de boue, en provenance du Mont Cameroun, qui ont ravagé une partie de la ville de Buea. Bernard Okalia Bilaï met aussi à l’index la prolifération des constructions anarchiques dans la zone concernée par cette catastrophe.

« La montagne a ses passages d’eau. Quand cette eau se déverse avec autant de force, si elle ne trouve pas ces passages libres, alors elle va se créer d’autres passages et nous allons vivre des conséquences comme celle-ci », a expliqué le gouverneur Bernard Okalia Bilaï à la presse.

C’est ce qui explique sans doute le fait que le quartier Buea Town, au pied du Mont Cameroun, soit en grande partie concerné par ces coulées de boue mortelles. Un étudiant de la Survey School de Buea, une annexe de l’École nationale supérieure des travaux publics (ENSTP), fait remarquer que Buea Town est justement un quartier en construction où les constructions n’arrêtent pas de sortir de terre. Il lui arrive de travailler sur quelques chantiers dans ce quartier.  

C’est aussi le cas de Biaka, l’autre quartier de la ville qui a subi les coulées de boue dues aux fortes pluies. Les dégâts ont été moins nombreux à Biaka, si on en croit quelques témoignages. C’est certainement dû au fait que ce quartier est situé au pied d’une montagne moins élevée que le Mont Cameroun, qui culmine à plus de 4 000 mètres.

Pour éviter une pareille catastrophe dans l’avenir, Bernard Okalia Bilaï invite les populations à respecter « les lois qui gouvernent la norme de construction ». Ce qui revient à ne plus construire sur les passages d’eau et à éviter les zones à risque.

Ces coulées de boue du week-end dernier à Buea ont officiellement causé la mort de deux personnes : un enfant de 10 ans et un jeune de 27 ans. Plusieurs blessés sont pour l’instant internés à l’Hôpital régional de Buea.

Michel Ange Nga

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