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Covid-19: le Cameroun face aux campagnes contre la vaccination

Covid-19: le Cameroun face aux campagnes contre la vaccination

Paru le mardi, 20 avril 2021 13:45

Alors que le Cameroun a lancé sa campagne de vaccination contre le coronavirus (Covid-19) le 12 avril courant, des fausses informations et rumeurs autour de cette opération continuent de se propager sur les réseaux sociaux. Une rumeur selon laquelle le ministre de la Santé publique (Minsanté) n’a pas été «vraiment» vacciné a circulé en fin de semaine dernière. A l’aide de captures d’écran WhatsApp, des internautes ont tenté de démontrer qu’il s’agissait d’une mise en scène.

«Regarde comment on trompe nos frères en plein jour. La dame n’a pas administré le vaccin au ministre. Le piston noir que tu vois à l’intérieur de la seringue  doit arriver au fond. Dans la vidéo, c’est pas le cas. Elle a juste piqué le ministre mais n’a pas administré le produit», écrit un internaute en interpellant son interlocuteur. Mais l’information a été démentie par le Minsanté. «J’ai bel et bien reçu ma première dose (du vaccin chinois Sinopharm, Ndlr) et je recevrai ma deuxième dose conformément à notre plan de vaccination. Peut-être pourriez-vous m’honorer de votre présence lors de la prise de cette deuxième dose», a réagi Manaouda Malachie samedi sur Twitter, en réponse à un internaute.

Même weekend, autre polémique. Une publication sur Facebook d’un journaliste camerounais, rédacteur en chef dans une télévision privée à Yaoundé, affirme que le personnel de l’hôpital Laquintinie à Douala n’a pas répondu présent à la vaccination. «Le Directeur de Laquintinie a organisé une séance de vaccination pour son personnel. Personne n’est venue, les chaises sont toujours vides», peut-on lire dans ce post, supprimé entre temps. Suite à ce post, le directeur de cette formation hospitalière est monté au créneau en dénonçant des «informations malveillantes» relayées sur les réseaux sociaux.

Stratégie

«Le directeur  de l’hôpital Laquintinie réitère l’effectivité, l’engouement et l’adhésion de l’ensemble de son personnel en général et des populations en particulier à la campagne de vaccination contre le Covid-19 telle que définie par la stratégie de riposte gouvernementale et en appelle à la vigilance de l’opinion face à ce genre de recueil d’inepties», a martelé Pr Noël Emmanuel Essomba dans un communiqué ce lundi. Des propos corroborés par le chef de la cellule de communication du Minsanté, Clavère Nken.

«Dans le cadre du déploiement du plan national de vaccination contre le nouveau coronavirus, la région du Littoral, et notamment la ville de Douala, a pris sa première dose de vaccin ce mercredi 15 avril 2021. Les personnels de santé de l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala se sont fait vaccinés en premier, suivi de ceux du Centre des maladies respiratoires et enfin ceux de l’hôpital Laquintinie», a déclaré ce dernier sur Facebook.

Défiance

Ces polémiques autour de la vaccination interviennent dans un contexte de défiance des populations envers le vaccin contre la Covid-19. Cette méfiance est alimentée par les nombreuses publications mettant en garde contre des vaccins «empoisonnés» qui seraient discrètement testés ou injectés en Afrique qui ont inondé les réseaux sociaux ces derniers mois. Elle est aussi accentuée par l’absence de communication et de sensibilisation autour des effets secondaires des vaccins, notamment celui d’AstraZeneca qui cristallise les débats dans plusieurs pays.

Samedi, le Cameroun a reçu plus de 391.200 doses (sur les 1.752.000 attendues) du vaccin développé par le laboratoire suedo-britannique grâce au mécanisme COVAX. Ce qui devrait permettre d’accélérer la vaccination au moment où le pays se prépare à franchir le cap des 1000 morts. Mais les pouvoirs publics se veulent rassurants. «Le gouvernement encourage les citoyens à se faire vacciner pour mettre définitivement un terme à la propagation du virus dans nos communautés. Il ne faut surtout pas se laisser tromper par les discours des pseudos spécialistes anti-vaccins qui veulent détourner l’opinion», affirme le Minsanté.

Patricia Ngo Ngouem

Dernière modification le mardi, 20 avril 2021 13:46

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