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Choléra : 39 cas et 3 décès au camp de réfugiés de Minawao, dans l’Extrême-Nord

Choléra : 39 cas et 3 décès au camp de réfugiés de Minawao, dans l’Extrême-Nord

Paru le jeudi, 20 octobre 2022 14:03

« Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) est profondément attristé par la mort de trois réfugiés, suite à des cas de choléra à Minawao », a déclaré, mercredi, Olivier Beer, le représentant du HCR au Cameroun. Selon ce responsable onusien, 39 cas ont été identifiés dans ce camp de réfugiés nigérians situé dans le district de santé de Mokolo, chef-lieu du département du Mayo-Tsanaga dans la région de l’Extrême-Nord. Au 18 octobre, 24 des 39 patients recevaient un traitement dans les établissements de santé de Minawao.

Selon le personnel médical en charge des cas, les patients sont dans un état grave, mais stable. Douze se sont rétablis et sont rentrés chez eux, apprend-on. Selon le HCR, une première alerte au choléra a été lancée par son partenaire pour la santé à Minawao, l’International Medical Corps (IMC), après qu’un test de diagnostic rapide sur des échantillons prélevés sur un patient au centre de santé intégré se soit révélé positif le 15 octobre dernier. « Le cas de contamination constaté au camp des réfugiés de Minawao venait du Nigeria voisin, en épidémie depuis janvier 2022 », a signalé à l’agence turque Anadolu, le délégué régional de la Santé publique pour l’Extrême-Nord, Dr Hamadou Bava Boubakary.

Pour aider à contenir la situation, le HCR et les acteurs de la santé forment les relais communautaires à l’identification et au signalement des cas suspects, à la surveillance étroite des cas de contact, ainsi qu’à la désinfection des maisons des cas suspects et des espaces publics du camp. « Le HCR travaille avec le gouvernement camerounais, les agences des Nations Unies et d’autres partenaires pour assurer des soins urgents aux personnes malades et pour briser la chaîne de transmission », affirme M. Beer. Des efforts sont également en cours pour intensifier d’urgence les campagnes de sensibilisation existantes sur le choléra et les bonnes pratiques d’hygiène dans le camp.

Mais ces efforts sont entravés par le manque de ressources, alors que les sources d’eau potable et les infrastructures sanitaires sont devenues insuffisantes pour la population croissante du camp qui est passée de 40 000 en 2015 à 75 000 actuellement. Selon l’agence onusienne, des fonds supplémentaires sont nécessaires de « toute urgence » pour combler les lacunes existantes en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement, et réduire le risque de futures épidémies. Le district de santé de Mokolo n’est toutefois pas le seul touché par le choléra. Selon le délégué régional de la Santé publique, des cas ont également été signalés dans les districts de santé de Fotokol, dans le Logone-et-Chari. La région compte un total de 118 contaminations, d’après Dr Hamadou Bava Boubakary. Une recrudescence du choléra a fait 243 morts depuis octobre 2021 au Cameroun, où 11 993 cas de la maladie ont été rapportés, selon un bilan présenté le 29 septembre par le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie.

P.N.N

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