La télévision nationale a annoncé la saisie de près de 5000 litres de produits pétroliers (gasoil et pétrole lampant) de contrebande le 20 avril dernier dans la localité d’Ekoundouma, dans la région du Centre. Au cours d’une opération, les éléments de la Brigade nationale de contrôle et de fraude des produits pétroliers du ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee) ont pu débusquer un dépôt illicite. Une citerne du géant pétrolier français Total a été retrouvée sur le site, tandis que les fraudeurs ont réussi à prendre la fuite.

«Une fois que ces produits et ces matériels sont saisis, la réglementation prévoit la vente aux enchères et la destruction de tout ce qui a permis à cette fraude», explique Patrick Oyono, chef de service de la tarification et du contrôle au Minee. «Dans le cadre de la lutte contre la fraude des produits pétroliers, il a été remarqué une résurgence de ce phénomène dans le pays, notamment dans les régions du Centre, du Littoral, du Sud-Ouest et même du Nord. Dans ce cadre, le ministre a prescrit d’intensifier les opérations de lutte contre la fraude», a-t-il ajouté à la CRTV.

Le 8 avril dernier, les brigadiers du Minee ont mis la main sur 53 000 litres de carburant tous produits confondus lors d’une descente inopinée au quartier Haoussa à Bafoussam, capitale régionale de l’Ouest. En mars, des opérations de ratissage menées dans la ville de Yaoundé et ses environs ont abouti à la saisie de centaines de litres de produits pétroliers frauduleux. «La fraude est de deux ordres : les produits de contrebande, c’est-à-dire des produits qui sont de bonne qualité mais n’ont pas suivi le schéma logistique prescrit par la réglementation, et les produits frelatés, c’est-à-dire mélangés avec d’autres substances. Là, on parle de pollution de produits», explique Patrick Oyono.

Au Cameroun, la réglementation prévoit la vente des produits pétroliers uniquement dans les points agréés. A cet effet, seuls les sites agréés, en l’occurrence les stations-service et les points de distributions privés, sont autorisés à en distribuer. Mais des réseaux parallèles de distribution de carburant se sont développés dans les quartiers, parfois jusque dans les maisons d’habitation. Ce, malgré les risques liés à cette activité. Dans son combat contre ce phénomène, le Minee envisage la mise sur pied d'un numéro vert pour faciliter la dénonciation des sites de vente illicite de produits pétroliers.

P.N.N.

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